Avec Georges Salomon, l'industrie du ski perd une grande figure

L'industrie du ski lui doit beaucoup. Georges Salomon, cofondateur en 1947, avec son père François, de l'entreprise Salomon, est décédé mardi à l'âge de 85 ans. « Il a fait de Salomon le leader mondial indiscutable du marché des sports d'hiver, en ski alpin, ski de fond et snowboard », souligne Yvan Thévenin, porte-parole de la société basée à Metz-Tessy (Haute-Savoie), filiale désormais du finlandais Amer Sports.Georges Salomon a grandement contribué à l'industrialisation du ski, à coup d'innovations successives. « Dans cette industrie du sport, il appartient au club des plus grands avec Horst Dassler, fondateur d'Adidas, Phil Knight, fondateur de Nike, et Kiruchi Onitsuka, fondateur d'Asics», juge Frédéric Tain, fondateur du site Sport-guide.com. La marque se fait d'abord un nom dans la fixation de skis, à câble en 1952, puis à déclenchement automatique dans les années 1960. Elle demeure leader mondial de ce marché. Ses skis, lancés en 1990 après cinq ans de mise au point, et fabriqués dans son usine de Rumilly (Haute-Savoie), connaîtront un succès fulgurant. En 1997, ils s'adjugent 15 % du marché mondial, avec 600.000 paires vendues, selon Sport-guide.com.La direction de Salomon a salué aussi mercredi le « dernier acte de visionnaire » de Georges Salomon. En 1997, alors que la location ébranle l'industrie du ski, sa famille cède le contrôle de la marque à Adidas pour 480 millions d'euros. Le groupe allemand étend alors le territoire de Salomon aux vêtements de sport d'hiver et de randonnée d'été, mais sans réussir à améliorer sa rentabilité. En 2005, il la revend - mal, pour 450 millions d'euros environ - à Amer Sports. les tourments de RossignolDepuis, Salomon ne produit plus ses skis en France. Son usine de Rumilly a été fermée fin 2008. Ses skis sortent des usines autrichiennes et bulgares de Atomic, autre filiale de Amer Sports, avec laquelle le groupe finlandais multiplie les synergies. Et Salomon pèse désormais très lourd dans les 862 millions d'euros qu'Amer (1,53 milliard de ventes) réalise dans les sports d'hiver. Rossignol, son rival séculaire, a connu un destin tourmenté aussi. Le groupe, fondé par Laurent Boix-Vives en 1955, a été cédé à Quiksilver pour 360 millions d'euros en 2005, puis revendu pour 40 millions en 2008 à Chartreuse et Mont Blanc. Depuis, Bruno Cercley, son président, lui fait remonter la pente. Rossignol (200 millions d'euros de ventes prévues sur l'exercice en cours) est désormais la seule marque de skis d'origine française à avoir gardé une usine en France, à Sallanches. Juliette Garnie
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