Le blocage du port de Marseille fait bondir les produits pétroliers

La grève du port de Fos-Lavera, troisième port pétrolier au monde derrière Houston et Rotterdam, a fait bondir les marges de raffinage ces derniers jours. Les installations de raffinage alimentées par Marseille, soit directement soit par des pipelines, représentent un million de baril de produits raffinés chaque jour, soit 7 % de la consommation du Vieux Continent. Deux raffineries de Total, celles de La Mède et de Feyzin, ont ralenti leurs opérations mercredi faute de pétrole brut, a indiqué un porte-parole de la société. Les salariés de certaines raffineries s'interrogeaient mercredi sur l'hypothèse de rejoindre le mouvement démarré il y a dix jours au port de Marseille. Un conflit complexe : la direction souhaite filialiser les activités liées au pétrole et aux produits chimiques, pour les mettre dans une structure privatisée à 40 %, qui porterait le nom de Fluxel. Une hypothèse que les syndicats contestent en raison de faibles garanties sociales données aux 220 salariés qui seraient transférés de la structure publique à sa filiale.Pénurie en CorseEn attendant, une quarantaine de tankers patientent en Méditerranée, chargés soit de pétrole brut pour alimenter les raffineries, soit de produits déjà raffinés, comme ce tanker chargé de biodiesel. En Corse, la pénurie de gazole a commencé : seules quelques stations-service en proposaient encore hier. Sur les marchés, les cours du fioul, de l'essence, du gazole et du kérosène ont brusquement grimpé sur les dernières séances, devant les difficultés d'approvisionnement en produit physique. Le mouvement est particulièrement brutal sur le fioul, le produit le moins raffiné, dont les marges étaient très faibles depuis plusieurs mois. La marge de raffinage pour un baril de pétrole transformé en fioul est passé de 3,10 dollars par baril vendredi dernier à près de 5 dollars par baril hier. Les cours de l'essence en Europe ont aussi grimpé, touchant un plus-haut sur 5 mois à 753 dollars la tonne hier. Une tendance suivie par l'essence cotée aux Etats-Unis, où le port de Houston a aussi été perturbé. Le ralentissement des raffineries européennes est aussi de nature à doper les cours des produits distillés aux Etats-Unis. La menace de pénurie a déjà incité des opérateurs à importer deux fois plus de diesel d'outre-Atlantique en septembre par rapport à août, et quatre tankers de diesel en provenance de Corée du Sud sont attendus en Europe en octobre. Lire aussi page 4
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