Le ski d'intérieur fait boule de neige

Comment faire du ski en France les jours de grand beau temps estival ou au début de l'automne, quand les glaciers sont déplumés de leur poudreuse ? En conservant la neige d'une année sur l'autre, comme les skieurs nordiques français : « En janvier dernier, on avait un tas de neige conséquent et on a mis dessus un isolant fait de copeaux et de sciure pour le conserver dans une station du Jura. La neige a passé tout l'été là-dessous, explique Nicolas Michaud, directeur des équipes de France de saut à ski et de combiné nordique. C'est une neige artificielle, très dense, et cela permet de retrouver des conditions de Coupe du monde. » C'est la première solution.Ou alors, on fait comme les skieurs alpins, en s'exilant plusieurs semaines sur les pentes de la cordillère des Andes, en plein hiver austral. Solution coûteuse, de plus en plus remplacée par le ski indoor (d'intérieur), qui offre une qualité de neige comparable à ce que l'on trouve en extérieur, même si rien ne remplace les vraies montagnes. Ainsi, Jean-Baptiste Grange, Julien Lizeroux et leurs coéquipiers travaillent lors de la saison basse leur planter de bâtons à Amnéville, en Moselle, là où il y a quelques années s'élevait un haut lieu de la sidérurgie.Aujourd'hui le Snowhall de la cité lorraine accueille la Coupe d'Europe de ski indoor, avec les meilleurs spécialistes masculins et féminins du Vieux Continent. Et dire qu'au départ, le Snowhall n'avait pas pensé accueillir des compétitions. « On était prévu pour le public, mais tout doucement on est venu vers la compétition, d'abord locale puis régionale et ainsi de suite jusqu'à cette Coupe d'Europe, raconte Paul Pierret, le patron du Snowhall. C'est le fruit de quatre ans de travail. »réchauffement climatiqueEt l'engouement a pris chez les fédérations devant cette piste de 650 mètres, la plus longue du monde. On vient maintenant de toute l'Europe pour s'entraîner avant les premières neiges. Au point que Paul Pierret a été obligé de couper la piste en deux couloirs afin d'en réserver un aux entraînements : « Le chiffre d'affaires des entraînements correspond à un pourcentage non négligeable, mais ce n'est pas la raison d'être du Snowhall. Chaque année, on voit les chiffres de l'entraînement augmenter de plusieurs points. On refuse même du monde. Et comme le glacier de Tignes n'a pas ouvert, on a accueilli plus de champions. » En voilà un à qui profite le réchauffement climatique? L'an dernier, Moscou avait accueilli un slalom de haut niveau avec une forte dotation pour les vainqueurs. À travers Amnéville, le ski indoor tend à gagner des parts de marché, tant les équipements de ce genre sont rares et donc convoités durant l'été.Et avec la création de la Fédération européenne de ski (ESF), cette discipline veut se démarquer de sa s?ur en extérieur. L'ESF fait de cette Coupe d'Europe l'événement majeur qui doit la lancer. En attendant, peut-être, une Coupe du monde de ski indoor : « Il y a des mots qui sont lâchés, croit savoir Paul Pierret. Je dis laissez-nous finir la Coupe d'Europe et on reparlera dans les mois qui arrivent d'une éventuelle Coupe du monde. La porte sera ouverte. Mais à chaque fois qu'on a organisé une épreuve, les résultats ont été très bons. Et même quand la Fédération internationale est venue nous superviser. » La Lorraine terre de ski. On ne l'aurait pas cru. nle ski indoor offre une qualité de neige comparable à ce que l'on trouve en extérieur.
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