Google gagne des clients entreprises à Microsoft

Identifiées par le PDG de Google, Eric Schmidt, comme l'une de ses priorités, les Apps constituent pour le géant de l'Internet un élément clé de son travail de sape anti-Microsoft. Cette suite logicielle bureautique pour les entreprises ? messagerie, agenda, traitement de texte, tableur, et autres outils collaboratifs, etc. ? s'impose comme une menace de plus en plus tangible pour le numéro un mondial du logiciel et ses concurrents. « Les Apps deviennent une solution de plus en plus crédible. Il n'y a pas d'urgence, mais toutes les entreprises que je rencontre les ont sur leur écran radar », indique un spécialiste des logiciels bureautiques.Le prix modique de ces outils ? 40 euros par utilisateur et par an ? et leur simplicité d'utilisation ont tout d'abord séduit PME, écoles ou universités. Sur le modèle de la boîte mail de l'internaute lambda, les données, hébergées dans les usines informatiques de Google (les « data centers »), sont accessibles partout et simplement, pourvu qu'on dispose d'une connexion Web. Mais les Apps, qui comptent plus de deux millions d'utilisateurs dans le monde, commencent aussi à être adoptées par des grandes structures, comme, récemment, la ville de Los Angeles ou le groupe Rentokil. En France, l'exemple de l'équipementier automobile Valeo, qui a décidé de basculer 30.000 collaborateurs sur les Apps, n'a pas encore d'équivalent. Mais plusieurs grandes entreprises mènent des projets ou des réflexions assez avancées.expériences pilotesSelon nos informations, que Google n'a pas souhaité commenter, Air France-KLM vient de décider que son personnel navigant néerlandais les utiliserait désormais. La mutuelle Malakoff Médéric va bientôt les déployer pour 6.000 employés. Arkema, Rhodia, Essilor mènent des expériences pilotes. Le groupe de chimie et pharmacie Solvay, qui les teste depuis quelque temps, souhaiterait les étendre à 20.000 postes. Le distributeur Auchan est en phase de réflexion avancée. La Poste montre également un intérêt marqué pour cette solution, récemment retenue en shortlist, parmi d'autres, lors d'un appel d'offres. Preuve de l'intérêt de la profession, le Cigref, le Club informatique des grandes entreprises françaises, a défini avec Google une charte relation fournisseurs pour mieux connaître son offre.Bien sûr, différentes considérations freinent l'adoption des Apps dans les grandes entreprises. Comme pour tout logiciel SaaS (« software as a service », on loue l'utilisation d'un logiciel distant plutôt que d'acheter une licence), il existe des réticences à héberger des données chez un tiers, pour des raisons de confidentialité et de sécurité. Autre obstacle, « les fonctions équivalentes d'Office comme Word et Excel ont encore des problèmes de compatibilité avec les documents de Microsoft », souligne un directeur informatique. Face à cette offensive, les grands acteurs du logiciel ne restent pas non plus inertes et font évoluer leur offre vers du SaaS. Mais, quels que soient leurs projets, les entreprises trouvent une même vertu aux Apps : le pouvoir de négociation qu'elles leur redonnent face à Microsoft et consorts.
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