Carrez dénonce le train de vie toujours dispendieux de l'État

C'est un cri d'alarme que lance Gilles Carrez, le député UMP rapporteur général du budget de la commission des Finances de l'Assemblée nationale alors que les députés examinent aujourd'hui, et jusqu'à jeudi, le projet de loi de finances rectificative (PLFR) 2010.« Je me rends compte qu'il est très difficile de faire évoluer les mentalités. Il faut se rendre à l'évidence, la France est complètement droguée à la dépense publique. Malgré la sagesse affichée, le gouvernement et les parlementaires n'échappent pas à la règle. Vous ne pouvez pas vous imaginer les efforts et les prouesses techniques et sémantiques nécessaires dans l'Hémicycle pour arriver à faire passer des mesures destinées à alléger le train de vie de l'État », estime-t-il, déplorant en particulier l'appétit économique intacte des missions emploi, travail, solidarité logements et aussi opérations extérieures. Ce n'est pas tout. « Le budget de la plupart des guichets sociaux progresse », constate le rapporteur. C'est en effet le cas de l'allocation adulte handicapé (369 millions supplémentaires), des aides au logement et hébergement d'urgence (275 millions), de l'aide médicale des sans-papiers (98 millions) et des bourses étudiantes (40 millions). « Il faudrait vraiment que l'on soit au dos du mur, que l'on soit en situation d'hyper crise pour que les mentalités évoluent », soupire l'élu. Déficit publicPrésenté en Conseil des ministres le 17 novembre, le collectif budgétaire pour 2010 anticipe un très léger repli du déficit public à 149,7 milliards d'euros au lieu des 152 milliards prévus par rapport aux engagements pris à l'automne 2009, dû à d'importantes annulations de crédits des ministères et au moindre coût de la charge de la dette (2,2 milliards d'euros). Une chose est sûre pour Gilles Carrez, ce moindre déficit ne provient pas d'une baisse surprise du coût de la taxe professionnelle comme l'indique Bercy. « Il devrait s'élever à 7,5 milliards loin des 4 milliards prévus en rythme de croisière », avance le député du Perreux (94). Cette amélioration fixe le déficit public par rapport au PIB à 7,7 %. Un chiffre très élevé en comparaison au déficit public allemand qui dépasserait à peine les 3 % si l'on en croit les rumeurs circulant entre l'Assemblée et la Cour des Comptes qui étudie actuellement la fiscalité allemande en vue d'un éventuel rapprochement d'une partie de la fiscalité des deux poids lourds de la zone euro.« Cette incapacité à inverser l'ordre des choses est notre fragilité. C'est réellement dommage car la situation économique n'est pas mauvaise en comparaison de celle de nos voisins. La plupart des signaux sont repassés au vert depuis longtemps », regrette Gilles Carrez.
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