Kyoto au coeur du débat climatique à Cancún

Après une semaine de négociations techniques sur le climat, à Cancún (Mexique) où se tient la conférence annuelle de l'ONU sur les dérèglements climatiques, la tension commence à monter. Les experts dépêchés pour la circonstance par plus de 190 pays affirmaient que quelques accords poncuels restaient possibles mais l'épineuse question du prolongement du Protocole de Kyoto au delà de 2012 oppose frontalement certains pays et menace de gripper l'ensemble des négociations. Depuis le week-end dernier déjà environ 70 ministres chargés de l'environnement ont déjà commencé à affluer vers la station balnéraire mexicaine où leurs conseillers, présents depuis le 29 novembre, les informent de l'état des négociations. Le vice-ministre mexicain des Affaires étrangères, Juan Manuel Gomez, a dit avoir relevé des progrès dans nombre de domaines allant de la lutte contre la déforestation au financement de l'aide aux pays émergents face aux changements climatiques en passant par le transfert de technologies « vertes ». Pour insuffler un deuxième souffle aux négociations, qui ont tourné au ralenti tout au long de l'année après la déception du sommet de Copenhague en décembre 2009, la présidence mexicaine de la conférence a constitué des binômes réunissant pays riches et pauvres autour d'un dossier particulier. responsabiliser les émergentsAinsi l'Espagne et l'Algérie ont tenté d'aplanir les divergences sur la manière d'aider les pays en développement (Ped) à s'adapter aux changements climatiques. La Suède et Grenade ont planché sur les objectifs à long terme de ralentissement du changement climatique. La Grande-Bretagne et le Brésil ont, eux, été chargés de réduire le fossé entre pays industrialisés et ceux du sud sur la question du prolongement du Protocole de Kyoto. Si parmi les Ped il y a quasi unanimité pour ouvrir la seconde phase d'un protocole qui symbolise la responsabilité historique des pays riches dans le réchauffement climatique, ces derniers sont plus divisés. L'Europe est favorable mais exige que le pays non signataires inscrivent leurs promesses de réduction d'émissions de CO2 dans le texte qui sera issu de la négociation. Mais le Canada, la Russie et surtout le Japon rejettent l'éventualité d'un prolongement de Kyoto. Ils réclament l'instauration d'un nouveau traité qui engloberait les pays émergents. Car le Protocole de Kyoto n'oblige qu'une quarantaine de pays riches à réduire leurs émissions, mais n'impose aucune contrainte chiffrée aux émergents, parmi lesquels la Chine est devenue le premier émetteur. Surtout il laisse de côté les États-Unis, second émetteur.
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