On l'attendait les mains vides, il arrivera avec une offre ...

On l'attendait les mains vides, il arrivera avec une offre en trompe-l'?il de réduction des émissions américaines (??17 % en 2020 par rapport à 2005, ??42 % en 2030 et ??83 % en 2050). On attendait sa visite les deux derniers jours de la conférence avec la soixantaine d'autres chefs d'État et de gouvernement ; il viendra finalement le 9 décembre. Barack Obama n'a pas les coudées franches. Pendant sa campagne, le président des États-Unis s'est engagé à ramener en 2020 les émissions de gaz à effet de serre (GES) de son pays, le deuxième plus gros pollueur de la planète, à leur niveau de 1990. Et lors de sa visite à Pékin, il a fait serment avec son homologue chinois, Hu Jintao, d'?uvrer « au succès » de la conférence sur le climat. Mais Obama se trouve dans une position délicate : dans la capitale danoise, il ne pourra pas prendre d'engagements trop ambitieux qui pourraient froisser le Congrès. Pour avoir signé le protocole de Kyoto sans l'appui du Capitole en 1997, Bill Clinton, autre président démocrate, a essuyé le refus du Sénat de ratifier le traité.En juin, la Chambre des représentants a adopté un projet de loi en phase avec les objectifs climatiques affichés par le président. Le Sénat traîne en revanche des pieds. Les démocrates s'y montrent peu enclins à voter l'instauration d'un marché de négociation de crédits d'émissions de gaz carbonique, surtout les élus des États industriels craignent qu'un tel système mine la compétitivité des entreprises américaines. Le 5 novembre, la commission environnementale de la Chambre haute a certes voté en faveur d'un tel marché et s'est prononcée pour la réduction des émissions de GES de 20 % à l'horizon 2020. Toutefois, avant d'être débattu en séance plénière, ce texte devra être approuvé par cinq autres commissions.Dans ce contexte, les élus les plus optimistes n'anticipent pas de vote au Sénat avant plusieurs mois. « Nous allons essayer de faire cela à un moment donné au printemps », prévient ainsi Harry Reid, le chef de la majorité démocrate. Après la réforme de la santé, « je ne pense pas que quiconque soit excité à l'idée de s'atteler à une réforme aussi importante, aussi difficile à faire passer et qui rende tout le monde complètement dingue », résume Claire McCaskill, une sénatrice démocrate du Missouri, précisant que le « climat appartient à cette catégorie ». À Washington, les regards sont désormais tournés vers les sénateurs John Kerry, Lindsey Graham et Joe Lieberman, respectivement démocrate, républicain et indépendant, qui planchent sur un projet de loi plus consensuel, susceptible de rallier les républicains, notamment sur le développement du parc nucléaire. S'ils parviennent à leurs fins, sénateurs et représentants devront ensuite concilier leurs projets respectifs.Le temps joue contre l'hôte de la Maison-Blanche. Faute d'adoption rapide, une loi sur le climat sera « difficilement » adoptée à mesure qu'approcheront les élections de mi-mandat de novembre 2010, estime Whitney Stanco, analyste chez Concept Capital. Le Congrès peine déjà à réformer le système de couverture santé et la supervision financière. De plus, Barack Obama a pour autre priorité de réduire le chômage qui a franchi la barre des 10 %. Selon un sondage Gallup, 51 % des Américains placent la conjoncture et le chômage en tête de leurs préoccupations contre 3 % qui jugent plus urgent de protéger l'environnement. Éric Chalmet, à New York
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