Ben Bernanke n'écarte pas une hausse des achats de la Fed

À l'occasion d'un entretien diffusé dimanche sur la chaîne CBS, le président de la Fed Ben Bernanke a estimé qu'il est « tout à fait possible » que l'institution augmente l'enveloppe de 600 milliards de dollars d'achats d'obligations d'Etat annoncée le 3 novembre pour soutenir la reprise américaine. Enregistrées trois jours avant la publication vendredi de chiffres décevants sur l'emploi américain en novembre, ces déclarations du patron de la Fed ont fait refluer lundi le taux des obligations d'Etat américaines, qui varie en sens inverse des prix. Après avoir atteint vendredi son plus haut niveau depuis le 27 juillet, à 3,04 %, le taux à 10 ans se détendait en fin d'après-midi de 5 points de base, à 2,94 %.Soulignant que le maintien d'un chômage élevé constitue « le principal risque pour voir un autre ralentissement de l'économie », Ben Bernanke a rappelé que la Fed souhaite « abaisser les taux d'intérêts en achetant des obligations d'Etat » et « espère stimuler l'économie pour qu'elle croisse plus vite ». Toute augmentation dépendra « de l'efficacité du programme », a admis le dirigeant. Les 600 milliards de dollars d'obligations, qui pourront être achetés d'ici à la fin juin, s'ajoutent au plan de réinvestissement en titres d'Etat des remboursements du portefeuille hypothécaire de la Fed, lancé le 10 août. Au total, « l'assouplissement quantitatif » (« QE ») bis devrait totaliser 900 milliards de dollars, portant à 2.500 milliards les achats d'actifs réalisés par la Fed depuis deux ans.Risque inflationnisteL'engagement massif de la Fed ne laisse néanmoins que peu de marge de manoeuvre à l'institution pour augmenter substantiellement son « QE ». Tant sur le plan international que national, ces montants colossaux ont depuis deux mois alimenté la polémique sur leur risque inflationniste et sur l'effritement du dollar. « L'offre de monnaie ne change pas dans des proportions significatives », s'est défendu Ben Bernanke, en allusion au fait que les liquidités créées par l'institution pour ses achats restent parquées sur les comptes des grandes banques à la Fed. « Nous avons été très clairs sur le fait que nous ne laisserons pas l'inflation augmenter au-delà de 2 % », a-t-il répété. Alors qu'elle est en pleine revue de sa politique de communication, la Fed pourrait désormais miser sur le poids des mots. J. B.
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