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C'est la victoire de David sur Goliath, s'enthousiasmait la presse allemande après le succès du groupe familial allemand OHB Technology, qui va construire quatorze petits satellites du GPS européen, Galileo, face à Astrium, filiale d'EADS, comme l'annonçait déjà le 7 décembre le magazine « Space News ». Ce contrat doit être signé le 21 janvier, tout comme ceux avec Thales Alenia Space (segment sol) pour 85 millions et Arianespace pour le lancement de dix satellites Galileo par Soyouz pour 397 millions.C'est aussi une victoire, passée un peu plus inaperçue celle-ci, de l'Union européenne (UE) face à l'Agence spatiale européenne (ESA). Car, au plus haut niveau de l'ESA, ce n'est pas tout à fait le choix qui aurait primé. « L'ESA aurait pris en compte la dimension industrielle du projet », indiquent des sources concordantes. Sous-entendu, la réalisation des quatorze satellites (566 millions d'euros) aurait sans doute été partagée entre les deux rivaux, avec une prime à l'offre mieux-disante d'OHB. Le commissaire européen aux Transports, Antonio Tajani, en a décidé autrement en choisissant la meilleure offre technique et financière, selon les conclusions techniques d'une commission mixte ESA-UE. « C'est un choix très objectif qui perturbe la politique industrielle de l'ESA », reconnaît-on à Paris.planche savonnéeIl faut dire que le consortium Astrium et Thales Alenia Space s'est bien savonné la planche. Déjà, la filiale d'EADS avait livré Giove-B, le second satellite-test de Galileo (lancé en avril 2008), avec deux ans de retard environ, alors qu'OHB a construit en temps et en heure Giove-A (lancé en décembre 2005). De sources concordantes, l'offre technique et financière d'Astrium n'était pas bonne. Des observateurs reconnaissent, y compris en interne, qu'Astrium a regardé l'offre d'OHB de haut. Enfin, trop sûr de lui, il n'a pas vu venir ou pris en compte la montée en puissance de la Commission, plus distante avec la dimension industrielle dans le domaine spatial que l'ESA. Sur Galileo, cela a été le cas, l'ESA ayant dû se rallier à la décision pragmatique de l'UE. À Astrium de se remettre en ordre de bataille pour le second appel d'offres de huit satellites de Galileo.
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