D'épouvantails, ces fonds sont devenus des sauveurs

Longtemps critiqués pour leur manque de transparence, ou soupçonnés, pour certains, d'être le bras, non pas économique, mais politique de gouvernements aux visées hégémoniques, les fonds souverains n'ont pas toujours eu bonne presse. Mais c'était avant la crise financière et économique. Avant que ce « club » - qui s'est depuis quelques années doté de règles de transparence - ne vienne au secours de banques en difficulté. Avec succès ou non, d'ailleurs. Ainsi, en investissant 3 milliards de dollars dans Citigroup, le fonds du Koweït (Kuwait Investment Authority, 202 milliards de dollars au total à décembre 2010), a dégagé un profit de plus de 1 milliard de dollars. Amortisseur en cas de récessionAu contraire, Temasek, le fonds de Singapour (133 milliards de dollars), a perdu ses paris sur Barclays (et 500 millions de dollars) et sur Merrill Lynch (2,3 milliards de dollars).Ce « club » qui pèse un total de quelque 3.000 milliards de dollars (à décembre 2010) est composé de vedettes, telles que l'énorme fonds d'Abu Dhabi, l'Abu Dhabi Investment Authority (627 milliards de dollars), celui de Norvège (512 milliards de dollars), tous deux alimentés par la manne pétrolière, ou encore les chinois SAFE et CIC (respectivement 347 milliards de dollars et 332,4 milliards), nourris aux exportations - sans oublier les fonds du Golfe (Koweït, Qatar), de Singapour, ni ceux des latino-américains (le fonds chilien de stabilité, alimenté par les revenus du cuivre, ou le nouveau fonds brésilien). Plus que jamais aujourd'hui, ces entités ont pour mission de faire fructifier les actifs engrangés par leur pays d'origine. Dans le but, clairement établi ou non, de servir d'amortisseur en cas de récession (d'où le nom de « rainy day funds » parfois employé) ou de financer le développement, les retraites... En conséquence, les SWF (pour Sovereign Wealth Funds), dont la gestion s'apparente à celle des fonds de pension, prennent, pour certains au moins, plus de risques à l'étranger, les États ne se contentant plus de garder leur argent sagement investi chez eux. L. J. B.
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