Jupe en cuir marron glacé et ballerines de marque, petit hau...

Jupe en cuir marron glacé et ballerines de marque, petit haut crème ajusté, Maysa Hazeem, 30 ans, arrive, son sac chic à l'épaule, dans un café branché de la vieille ville, à Bahreïn. Elle ne porte pas de voile, mais « respecte les femmes qui le font ». « Et j'espère qu'elles me respectent aussi pour ce que je suis », dit-elle. Elle assure être une femme traditionnelle, fidèle à l'islam. « Je viens de me marier avec un banquier qui m'avait été présenté un mois auparavant par mes proches », raconte-t -elle. Pas question, cependant, de rester au foyer. Elle parcourt l'Europe et l'Asie à bord d'un Airbus A320. Première femme pilote de la compagnie Gulf Air, elle effectue ces rotations depuis 2006. Et croit surtout aux vertus de l'exemple. Depuis qu'elle est arrivée chez Gulf Air, deux autres femmes pilotes l'ont rejointe. « Au début, j'ai considéré ce poste comme un défi. Je crois qu'une femme a le potentiel de faire tout ce qu'elle veut », assure-t-elle. Ingénieur en électronique, elle a commencé sa carrière comme contrôleuse aérienne. Son père avait travaillé pour Gulf Air et rêvait qu'un de ses cinq enfants devienne pilote. Ses frères ont préféré le business ou l'administration. Aujourd'hui, il est terriblement fier de sa fille. « Ici, ou même en Europe, les gens m'admirent, dit-elle avec satisfaction. Je suis contente de pouvoir corriger leur perception des femmes arabes. » Ce qu'elle souhaite le plus au monde, aujourd'hui, c'est devenir commandant de bord. Elle perçoit le même salaire que les hommes, à une différence près : l'allocation réservée aux hommes mariés. « Je vais me renseigner ; si le montant en vaut la peine, je vais me battre pour l'obtenir ! » s'exclame-t-elle. Bahreïn, selon elle, va dans la bonne direction en matière d'égalité. Elle, d'ailleurs, veut plutôt marquer sa différence. Dans la cabine de pilotage, elle porte le même uniforme que les hommes, mais... pilote en talons hauts. L. J. B., à Bahreïn. Les vertus de l'exemple pour les pays du GolfeMaysa HazeemPilote chez Gulf AirbahrEïnLe 8 mars, mais aussi le 1er décembre : les femmes, à Bahreïn, ont deux jours pour célébrer leur participation à la société, sur décision du roi. Il a doté son pays d'un conseil suprême pour les femmes en 2001. Une première dans la région. Aujourd'hui, les femmes représentent près de la moitié des salariés du secteur privé. Le conseil suprême pour les femmes a instauré des crédits et développé des incubateurs pour que les femmes créent leur entreprise. Depuis 2002, date à laquelle le pays a institué de nouveau un Parlement après vingt-sept ans de suspension, les femmes ont le droit de vote, et peuvent se présenter aux élections. Seul point encore délicat, le droit de la famille est régi par l'islam. « Il s'agit maintenant de définir quelle école de pensée sera adoptée : figée dans le passé, ou plus ouverte », déclare l'avocate Haya Rashed al-Khalifa, première femme du pays à avoir été élue présidente d'une assemblée générale des Nations unies, en 2006, et ancienne ambassadrice de son pays en France.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.