Les institutionnels tentés de revenir sur des actifs risqués

Finalement, l'état de confiance des investisseurs français à l'égard des sociétés de gestion est dans l'ensemble positif. C'est l'une des conclusions de la neuvième édition du Palmarès des sociétés de gestion réalisé par Amadeis. Le cabinet de conseil en investissement a interrogé 58 investisseurs, comprenant des institutionnels (caisse de retraite et de prévoyance, mutuelles...) et des distributeurs (plates-formes de distribution, multigérants...), sur 68 sociétés de gestion. Ils sont 94 % à être « plutôt satisfaits ». « En 2009, ils étaient 81 % avec 19 % de ?peu satisfaits? contre 2 % aujourd'hui », remarque Frédéric Pétiniot, directeur général d'Amadeis. Conséquence : les investisseurs (73 %) n'envisagent pas d'augmenter la part de leurs actifs gérés en interne, même si cela dépend de la classe d'actifs. À titre d'exemple, l'Erafp (caisse de retraite additionnelle de la fonction publique), qui gère en interne l'obligataire, a lancé un appel d'offres pour sélectionner un conseiller financier chargé de l'assister dans la sélection de gérants sur les petites, moyennes et grandes valeurs de la zone euro. Pour les « peu satisfaits », les mauvaises performances (49 %), le manque de transparence et la qualité du reporting (40 %) sont les principales causes de leur mécontentement. Avec 13 %, les frais apparaissent secondaires pour les investisseurs, qui sont prêts à payer si la performance est au rendez-vous. Preuve aussi que les relations entre gérants et investisseurs se sont améliorées, ces derniers ne sont plus que 47 % (78 % en 2009) à s'estimer mal informés sur les risques réels des produits vendus par les sociétés de gestion. Les performances ayant été meilleures l'an passé, les investisseurs ont tendance à oublier facilement. La consolidation de l'industrie de la gestion d'actifs en France changera aussi les relations entre les deux parties pour 57 % des interrogés. « Avant une opération de fusion, par exemple, les investisseurs s'interrogent de savoir qui va reprendre la gestion du fonds, indique Frédéric Pétiniot. Après la fusion, ils peuvent être confrontés à des ratios d'emprise et arbitreront entre les gérants proposant la même chose. » On peut assister à une remise en concurrence des gérants.Amadeis a aussi interrogé les investisseurs sur les principaux enjeux pour leur portefeuille en 2010. Pour plus d'un investisseur sur deux (53 %), ce sont les questions d'allocation d'actifs. Suit l'adaptation aux nouvelles contraintes réglementaires (33 %) comme Solvabilité II pour les assureurs.demande de fonds flexiblesLe monétaire ne rémunère plus, le risque d'inflation pèse sur les taux, les investisseurs (70 %) pourraient donc réallouer une partie de leur portefeuille sur des actifs risqués comme les actions des pays émergents et la gestion alternative. « Ils sont tentés de rechercher de la performance sur des hedge funds, par exemple. Le développement de hedge funds Ucits III ou des comptes gérés va dans ce sens, déclare le consultant. Les fonds flexibles, réactifs à l'évolution de l'environnement sont aussi demandés. » Tout comme les ETF, pour lesquels l'intérêt des investisseurs a augmenté dans le cadre du pilotage tactique de leurs allocations. En revanche, l'ISR ne séduit toujours pas, 59 % n'étant pas intéressés par cette approche. Pour cela, il faut qu'« ils soient convaincus qu'à moyen et long terme cela crée de la performance », conclut Frédéric Pétiniot.
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