Ségolène Royal poursuit sa route après la tempête

Si Mme Bussereau est là aujourd'hui... » L'homme qui accueille ainsi Ségolène Royal dans un village sinistré de Charente-Maritime s'interrompt sur un éclat de rire de la présidente PS de Poitou-Charentes. Depuis le passage de la tempête Xynthia, la campagne des élections régionales a ici changé de nature.Dominique Bussereau, secrétaire d'État UMP aux Transports, dépêché en Poitou-Charentes pour affaiblir au maximum une adversaire potentielle de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de 2012, a plus ou moins déposé les armes. « Avec la région, quels que soient les motifs de discorde avec Mme Royal, nous mettons en place un programme de travail commun », a-t-il expliqué.La semaine dernière, Ségolène Royal a annoncé la mise en place d'un plan de 1.000 « mobile homes » pour le relogement d'urgence des sans-abri, la création d'un millier de chèques d'urgence solidaire régionaux de 500 euros pour les sinistrés et une enveloppe de 3 millions d'euros pour les entreprises. En écho, le conseil général de Charente-Maritime, présidé par Dominique Bussereau, a débloqué 3 millions d'euros pour créer un fonds économique d'intervention.Mais derrière la trêve et les visites aux villages dévastés, la campagne a repris ses droits. Car le scrutin des 14 et 21 mars reste un rendez-vous majeur sur le chemin politique de Ségolène Royal, pour qui les tempêtes se sont succédé depuis sa victoire à la primaire socialiste de 2006.Un sondage Ifop crédite la présidente sortante de 35 % des voix au premier tour, devant Dominique Bussereau, à 29 %. Au second tour, Ségolène Royal recueillerait 56 % des voix, soit un score un peu supérieur à celui réalisé en 2004 (55,1 %) lorsqu'elle avait arraché la région à l'UMP.Une étrange absence La question qui se posera après le scrutin régional est celle du retour de Ségolène Royal sur une scène politique nationale, dont elle s'est soigneusement protégée ces derniers mois. Une absence qui a réjoui mais a aussi inquiété ses adversaires au sein du Parti socialiste. Sans certitude sur le calendrier qu'elle choisira, ils en sont pour l'instant réduits à guetter des confidences lâchées au détour des pages d'un magazine ou d'un livre. Et, si on se réfère à ces petites phrases, le calme après la tempête pourrait ne pas durer. « Je ne me laisserai pas marcher dessus [...]. Si les primaires ne sont pas correctes, s'il y a de la triche, je reprendrai ma libert頻, a-t-elle notamment déclaré au « Monde », laissant planer la menace d'une candidature dissidente à la présidentielle. Et ce d'autant plus que Laurent Fabius a avoué sans fard l'existence d'un pacte entre Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn et lui-même pour ne présenter qu'une candidature aux primaires pour 2012. Comme la promesse d'un nouveau front « Tout sauf Ségolène ».
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