L'administrateur de biens Citya candidat à la reprise de Foncia

Philippe Briand sort du bois. Le président fondateur de Citya, le quatrième réseau français d'administration de biens, est candidat à la reprise de Foncia, le leader du secteur, que le groupe bancaire BPCE veut céder. L'ambition peut sembler démesurée car il y a là un peu du David face à Goliath. Citya compte, en effet, 1.100 salariés et 55 filiales quand Foncia regroupe 600 agences dont 250 cabinets d'administration de biens et emploie près de 7.000 collaborateurs. Foncia totalise un million de lots en copropriété et 275.000 en gestion locative contre respectivement 400.000 et 45.000 pour Citya. Mais Philippe Briand, qui a mené de front depuis vingt ans la création et le développement de Citya et une carrière politique de haut vol au point qu'il est aujourd'hui questeur à l'Assemblée nationale, ne se laisse pas impressionner. Pour autant, il le dit haut et fort dans un entretien à « la Tribune » : « Je ne suis pas là pour faire un coup, je suis là pour le long terme. »Rendant hommage à Jacky Lorenzetti, fondateur et ex-patron de Foncia qui « a structuré une profession qui n'était considérée, il y a vingt ans, que comme un sous-métier », il met en avant sa connaissance du métier et la proximité des deux sociétés, dont ne peuvent se prévaloir les fonds d'investissement qui s'intéressent aussi à Foncia : « Citya n'est pas animée par une logique purement financière, martèle-t-il. Chaque année, je réinvestis 98 % des résultats de Citya en fonds propres pour assurer son développement. Le cas échéant, j'ouvrirai le capital de Foncia à ses collaborateurs. » Il n'envisage pas non plus une fusion : « Les deux réseaux pourraient fort bien rester indépendants dans un premier temps tout en recherchant des synergies dans le recrutement, la formation, la gestion informatique. » au meilleur prixPhilippe Briand se pose en partenaire industriel pour BPCE. « Soit BPCE veut céder 100 % du capital de Foncia au meilleur prix en prenant le risque de laisser le contrôle à des fonds étrangers d'une société qui gère 1,2 million de logements ; soit BPCE fait le choix d'un partenaire industriel en cédant une partie du capital de Foncia ce qui lui permettra de se désengager peu à peu tout en s'assurant de revaloriser au fil du temps sa participation », argumente-t-il. A-t-il les moyens de son ambition ? « Citya dispose de 100 millions d'euros d'encours de crédit, pourrait évidemment lever de la dette et aurait l'appui de plusieurs banques », fait-il valoir. S'il se refuse à donner une évaluation de Foncia, faute d'avoir pu étudier en profondeur le dossier qui ne sera disponible que dans un mois, un multiple de 10 fois les bénéfices lui semblerait raisonnable, hors dette. n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.