« Nos effectifs devraient doubler en France d'ici à deux ans »

STRONG>Avant votre nomination, Wipro comptait deux codirigeants. Pourquoi avoir modifié cette organisation ?La récession de 2009 nous a obligés à tirer certaines leçons sur la gestion des cycles économiques. Ces cycles de récession et de reprise seront plus courts qu'avant la crise, ils dureront un ou deux ans, contre cinq ans auparavant. Nous en avons conclu qu'il fallait devenir plus réactifs et avons donc décidé de fondre deux postes de direction en un seul, celui que j'occupe actuellement.Votre nomination a fait suite à la publication de résultats trimestriels décevants, du fait notamment de votre dépendance aux secteurs de la finance et des télécommunications. Envisagez-vous de diversifier votre clientèle ?Nous devons effectivement trouver un équilibre entre les secteurs défensifs et offensifs. Pour l'heure, la finance représente 26 % de notre activité, et les télécommunications, 22 %. Notre objectif est de renforcer notre présence dans cinq secteurs stratégiques, que sont l'énergie (qui représente 11 % de notre chiffre d'affaires), la santé, l'agriculture, les matières premières et les énergies alternatives. Autant de domaines représentant d'énormes gisements de croissance. Idéalement, ces cinq secteurs devraient représenter 40 % de notre activité d'ici deux à cinq ans.Quel est l'impact de la crise de la dette sur votre développement en Europe ?La crise des finances publiques européennes est une source d'inquiétude. Mais les pays les plus touchés sont la Grèce et le Portugal. Or nous axons notre développement en Europe sur la France et l'Allemagne qui résistent relativement bien aux difficultés macroéconomiques.Comment évolue le marché français, longtemps réticent à la délocalisation de son informatique en Inde ?Nous sommes présents en France depuis une dizaine d'années maintenant. Cet historique commence à porter ses fruits. D'autant plus que nos prestations ne sont pas simplement techniques mais comportent une véritable valeur ajoutée. Nous travaillons pour de grandes entreprises françaises comme Michelin, SFR, Schneider Electric, Alcatel-Lucent, que nous accompagnons dans les différents pays où elles sont présentes. Nous employons 300 personnes en France, un chiffre qui devrait doubler au cours des deux prochaines années. Nous comptons préserver une mixité de nos effectifs, en gardant une part de l'ordre de 70 % d'employés français et 30 % de collaborateurs indiens.Envisagez-vous des acquisitions en France ?Nous sommes effectivement toujours à l'affût d'actifs. Nous ne recherchons pas de grandes SSII à racheter mais plutôt des sociétés de 100 à 200 personnes, dotées de compétences bien spécifiques, sur des logiciels SAP ou Oracle, par exemple.Êtes-vous inquiet de la montée de la concurrence des sociétés chinoises ?À court terme non, mais d'ici deux à cinq ans, leur concurrence risque de devenir plus sévère. Nous devrons être encore plus efficaces.Une consolidation des SSII indiennes est-elle déjà envisageable ?C'est encore prématuré. Elle sera plus envisageable lorsque le marché cessera de croître. T.K. Kurien Directeur général de Wipro
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