L'Allemagne donne la priorité à la rigueur

Quel est le point commun entre Nicolas Sarkozy et le château de Berlin ? Tous les deux sont des victimes collatérales du plan d'austérité allemand. Le premier a été privé au dernier moment d'un dîner avec la chancelière allemande qui devait permettre de définir une position commune franco-allemande pour le prochain sommet du G 20. Le second a vu sa reconstruction repousser de 2011 à 2014 afin d'économiser 440 millions d'euros.Angela Merkel a dû batailler avec les membres de son cabinet une bonne partie de la nuit et jusqu'au milieu de l'après-midi pour élaborer un plan d'économie plus important que prévu, qui s'élève désormais à 81,6 milliards d'euros entre 2011 et 2014, dont 11,2 milliards d'euros dès l'an prochain. Aussi, la chancelière, qui devait justifier ces coupures budgétaires douloureuses devant les partis politiques et l'opinion, n'avait plus guère de temps à consacrer au président français. Politiques de l'emploi à la baisseCe plan est un compromis entre les membres de la coalition. Angela Merkel a ainsi renoncé aux hausses d'impôts, de la TVA comme de l'impôt sur le revenu, concession faite aux Libéraux. Mais certains secteurs économiques seront mis à contribution. Les groupes énergétiques obtiendront ainsi un prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires moyennant le paiement d'une taxe qui devrait ramener 2,3 milliards d'euros par an. Une « contribution écologique » sur le transport aérien rapportera annuellement un milliard d'euros. Enfin, à partir de 2012, le secteur financier devrait également être taxé à hauteur de 2 milliards d'euros par an selon des modalités à définir. Les avantages fiscaux « non écologiques » seront eux supprimés, ce qui renflouera les caisses de l'État à hauteur de 1,5 milliard d'euros par an. Mais le gros de l'effort portera sur les dépenses sociales. Les politiques de l'emploi seront revues à la baisse de 3,3 milliards d'euros en moyenne par an, tandis que plusieurs aides gouvernementales seront supprimées pour les chômeurs de longue durée, notamment l'aide à la cotisation retraite (économie de 1,8 milliard d'euros) et l'allocation parentale (400.000 euros par an). L'ampleur de cette dernière sera d'ailleurs réduite pour tous. Enfin, les fonctionnaires seront aussi touchés avec une baisse de 15.000 postes de fonctionnaires fédéraux et de 40.000 postes de militaires. Prévenant les critiques de l'opposition, Angela Merkel a rappelé qu'un budget sain était « la meilleure prévention contre les crises ». Elle a donc appelé les Allemands a réalisé cet « effort unique », ce qui justifiait de faire patienter l'hôte de l'Elysée encore une semaine.
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