Défense : la France espère remporter un gros contrat aux Emirats Arabes Unis

Signera, signera pas ? Suspense. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s\'envole dimanche pour les Emirats Arabes Unis (EAU) où il va notamment tenter de convaincre le prince héritier cheikh Mohamed Bin Zayed Al Nahyan, l\'homme fort des Emirats et principal décideur en matière d\'achats d\'armement, d\'acquérir deux satellites d\'observation proposés conjointement par Astrium (groupe EADS) et Thales Alenia Space (TAS). Soit un contrat supérieur à 500 millions d\'euros. Durant toute la semaine précédent cette visite, l\'hôtel de Brienne a été soumis à rude épreuve par les Emiratis, experts en la matière, et est passé par des hauts et des bas : du succès des négociations au report du voyage. Sans certitude aucune, le ministre, qui s\'est beaucoup démené pour ce projet, a finalement décidé d\'y aller et d\'emmener avec lui le PDG de Thales, Jean-Bernard Lévy, ainsi que celui d\'Astrium, François Auque, pour tenter d\'arracher une décision d\'Abu Dhabi.Une nouvelle proposition françaiseLors de son passage aux Emirats au moment du salon de défense IDEX à Abu Dhabi en février, Jean-Yves Le Drian, qui a tissé des liens amicaux avec Cheikh Mohamed, avait paraphé un accord intergouvernemental avec le prince héritier, à la satisfaction des Emiratis. Et il avait convenu de revenir aux Emirats avec une nouvelle offre française définitive et engageante six semaines après. Ce qui a été fait même si ce n\'est lui qui l\'a porté aux Emiratis. Une proposition qui avait dû être revue de fond en comble par les deux industriels. Car l\'irruption de Lockheed Martin avait complètement changé la donne. Le groupe américain a vu un de ses contrats annulés par la National Geospatial-Intelligence Agency (NGA), une agence du département de la défense des Etats-Unis. Avec un satellite fabriqué sur les bras, le groupe américain a sauté sur l\'opportunité de le proposer aux Emirats. D\'autant que ce satellite - Digital Globe - a une résolution de 34 cm, bien supérieure à celle proposée dans le cadre du premier appel d\'offre. Les deux constructeurs français ont donc été forcés de s\'aligner sur cette proposition américaine non sollicitée. Reste encore à négocier notamment le prix.Outre les satellites d\'observation, la France compte également vendre 60 avions de combat Rafale (Dassault Aviation), 700 Véhicules blindés de combat d\'infanterie (VBCI) de Nexter ainsi que des radars de défense aérienne 3D tactique multimissions à moyenne portée, le Ground Master 200 (GM200) fabriqués par Thales. Il s\'agit de la troisième visite de Jean-Yves Le Drian aux Emirats depuis son entrée en fonction, en mai 2012. A Abou Dhabi, le ministre doit également s\'entretenir avec son homologue des Emirats. La France et les Emirats arabes unis entretiennent de longue date une coopération de défense, notamment dans le domaine de l\'armement. Entre 2007 et 2011, les prises de commandes se sont élevées à 2,1 milliards tandis que les livraisons de matériels ont atteint 1,9 milliard d\'euros, selon le rapport au Parlement de 2012 sur les exportations d\'armement de la France. Les Emirats abritent en outre la seule base militaire française hors d\'Afrique, qui compte environ 700 militaires français.
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