Les places financières retrouvent le sourire

Il eut été logique que les indices des places européennes reprennent leur souffle en ce début de semaine : il n’en est pourtant rien. Mardi encore, les Bourses du Vieux Continent ont poursuivi leur mouvement ascendant. A commencer par celle de Paris où le CAC 40 a finalement gagné 1,52% à 3.453,28 points, son meilleur niveau depuis le 2 avril. A l’issue de cette nouvelle journée de hausse, les différentes places européennes affichent très majoritairement des performances positives depuis le début de l’année, alors qu’elles s’étaient pourtant toutes enfoncées dans le rouge au printemps dernier, au pire moment de la crise de la dette européenne lorsque beaucoup pariaient pour une sortie de la Grèce de l’euro. Du coup, Francfort gagne près de 18% depuis le 1er janvier, Paris près de 9%, Zurich 8,6%, Bruxelles 13% ou Londres 4,2%. Seuls Madrid (-16,4%) et Milan (-3,5%), sont toujours en terrain négatif par rapport au début de 2012.Prudence de miseCe regain d’optimisme en pleine période estivale est toutefois pris avec beaucoup de prudence par les professionnels des marchés. On se souvient en effet que c’est durant le mois d’août 2011, que les Bourses européennes ont connu un sérieux décrochage, emmenées par les chutes vertigineuses des principales banques. En l’espace d’une journée, la Société Générale a notamment lâché plus de 20%.... Aujourd’hui, le contexte est certes très différent sans pour autant être plus prometteur.L’endettement de la zone euro reste un problème majeur pour la plupart de ses membres et les mesures d’austérité d’ores et déjà prises par certains d’en eux remet sérieusement en question la croissance de l’ensemble de la zone. Une série de statistiques macro-économiques sont d’ailleurs venues rappeler mardi à quel point les sujets de préoccupations restent nombreux : L\'économie italienne s\'est enfoncée dans la récession au deuxième trimestre avec une nouvelle contraction de 0,7% de son produit intérieur brut par rapport au trimestre précédent. Par ailleurs, en Allemagne, les commandes de l\'industrie ont reculé de 1,7% en juin, une baisse supérieure aux attentes.Des taux d\'intérêt historiquement basEn contrepartie, les taux d’intérêt sont à des niveaux historiquement bas et il est peu probable qu’ils repartent à la hausse d’ici peu. Comme le pensent les économistes d’Allianz Global Investors pour qui « les investisseurs vont devoir s’habituer à un environnement marqué pour longtemps par des taux directeurs et des taux monétaires peu élevés». Et ce, dans un contexte pourtant inflationniste. « Après la seconde guerre mondiale, la dette publique des Etats-Unis a pu être effacée progressivement grâce à l’inflation. L’addition a dû être payée par les investisseurs et les épargnants qui se sont vus verser des rendements réels nettement inférieurs au niveau de la croissance économique », rappellent-ils à ce sujet.Retour à meilleure fortune ? Les investisseurs ont-ils donc quelques raisons d’espérer un retour à meilleure fortune des indices boursiers ? Les dernières déclarations du gouverneur de la BCE, Mario Draghi ont, certes quelque peu rassuré les esprits. Le numéro un de la banque centrale européenne a effectivement déclaré qu’il ferait tout pour sauver la zone euro. Mais en a-t-il vraiment les moyens, s’interrogent les spécialistes. En attendant, certains signaux peuvent effectivement donner quelques idées aux investisseurs. Sur les bases actuelles, les entreprises du CAC 40 ne se payent qu’une fois leurs fonds propres, en moyenne. Leur PER moyen (soit le ratio de capitalisation) n’est que de 10,4 sur la base des anticipations de résultats 2012. Pour comparaison, le PER des valeurs du Nasdaq est de 16. Restent à convaincre les épargnants de revenir sur les actions. Les Français ne semblent pas, pour l’heure, décidés à réitérer l’expérience après les déboires de 2001 et 2008. Des épargnants allemands plus nombreuxEn Allemagne, en revanche, il n’en va pas de même. Le nombre moyen d\'Allemands détenteurs d\'actions, ou de parts dans des fonds de placements en actions, a affiché au cours du premier semestre 2012 sa plus forte progression depuis l\'euphorie de la bulle internet en 2000, selon une étude parue mardi. Sur l\'ensemble du premier semestre, 10,2 millions d\'Allemands soit 15,7% de la population détenaient des actions, selon une moyenne mensuelle établie par l\'institut Infratest pour le compte du Deutsches Aktieninstitut (DAI), organisation rassemblant toutes les entreprises cotées et chargée de \"promouvoir la culture actionnariale\".Alors été meurtrier ou pas ?Cette moyenne mensuelle était supérieure de 1,5 million de personnes, ou 15,7%, à celle relevée au cours du second semestre 2011, a précisé le DAI. Selon lui, il faut remonter à \"l\'exceptionnelle année 2000\" pour trouver une plus forte progression du nombre moyen d\'actionnaires en Allemagne, en l\'occurence +43,7% entre 1999 et 2000. Cela va-t-il donner des idées à ses voisins ? En France, on est passé d’un total d’environ 7 millions de détenteurs à 4 millions. Il faut dire que l’Allemagne a vu son indice de référence progresser régulièrement ces dernières années alors qu’en France, les coups de semonce se sont tout autant succédés. Alors été meurtrier ou pas ? 
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