Le patronat européen inquiet des déficits publics

entretienLe nouveau patron des patrons européens Jürgen Thumann sonne la charge contre les banques qui continuent de distribuer des « bonus ridiculement élevés qui appartiennent au pass頻. « Le casino est de nouveau ouvert ! » regrette le successeur d'Ernest-Antoine Seillière, qui appelle le secteur financier à réaliser que « les gens de la rue n'accepteront plus que l'on puisse gagner autant d'argent en aussi peu de temps ». Mais, si Jürgen Thumann partage le constat dressé par les responsables politiques européens, contrairement à Laurence Parisot, il n'en partage pas les remèdes : « Je suis contre tout plafonnement. Cela ne marchera pas. Nous devons reprendre le contrôle en laissant la responsabilité aux administrateurs, aux actionnaires de ces compagnies, pour qu'ils prennent vraiment des mesures pour contrôler et limiter les bonus. »Sur les perspectives économiques européennes, le responsable allemand se dit « prudent ». « Depuis quelques semaines, je suis plus optimiste, confie-t-il, nous avons des signaux qui montrent que l'on revient peu à peu à la normale dans l'industrie, c'est-à-dire entre 70 % et 80 % de l'activité que nous avions dans la première moitié de l'année dernière. » Mais, si le redressement de l'économie est en vue, le chemin n'en reste pas moins « cahoteux » et les conditions d'une croissance durable ne sont pas encore réunies. Business Europe table sur une contraction du PIB de la zone euro de 4,1 % cette année et une croissance de 0,5 % en 2010.situation intenableJürgen Thumann salue le « bon travail » des gouvernements face à la crise mais il est préoccupé par le creusement des déficits : « La situation actuelle est absolument intenable ! » Il prévoit une dette publique équivalente à 80 % du PIB européen l'an prochain. Et il ne faudra surtout pas tenter de la combler à coups d'impôts, mais plutôt par la voie des réformes structurelles. « Augmenter les impôts n'aiderait en rien l'économie à s'améliorer. La meilleure façon de réduire les déficits serait de réduire les dépenses. Il y a beaucoup de subventions et de programmes des temps anciens où il y a moyen d'économiser de l'argent ! »Le patron de Heitkamp & Thumann, groupe mondial spécialisé dans la transformation d'acier et de plastique, ne se dit pas très préoccupé par les possibles conséquences économiques de la grippe A. Les entreprises européennes se préparent à des taux d'absentéisme de 30 % à 50 % durant plusieurs semaines à l'automne. « Nous avons réussi à contenir la grippe jusqu'ici mais il ne faut pas la prendre à la légère et s'y préparer. » n
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