Grippe A  :  labos et pharmaciens prêts pour la vaccination

Si la grippe A fait moins parler d'elle dans l'Hexagone ? l'Institut de veille sanitaire parlait hier d'une « petite épidémie stable, voire à la baisse » ?, les parties concernées continuent de se préparer au pire. « Les vaccins contre le virus H1N1 seront disponibles [?] à la fin du mois », a assuré hier Philippe Lamoureux, directeur général du Leem (syndicat professionnel de l'industrie pharmaceutique) lors d'une conférence de presse. Et ce, alors que la Commission européenne a autorisé lundi la commercialisation du Celvapan de l'américain Baxter (sans adjuvant) après les produits de Novartis et GSK (avec adjuvants). « Comme tout médicament, un vaccin peut entraîner des effets indésirables. [?] En raison de leur utilisation massive, les vaccins contre la grippe feront l'objet d'une surveillance particulière », a précisé Philippe Lamoureux en réponse à la polémique sur les possibles dangers de la vaccination. Des études sur « de larges groupes de personnes » seront réalisées « pendant six mois après leur vaccination », notamment sur « les femmes enceintes et les jeunes enfants ».Pour ces populations comme pour les immunodéprimés (malades du sida, etc.), la marche à suivre reste toutefois des plus confuses. « Ces catégories n'ont pas fait l'objet d'essais cliniques spécifiques depuis le déclenchement de la pandémie de grippe A, car elles sont par définition plus fragiles », indique Philippe Lamoureux. Dans son avis rendu le 11 septembre, le Haut Conseil de la santé publique leur déconseillait l'usage de vaccins avec adjuvants. Le ministère de la Santé est resté flou sur ce point. Quant aux laboratoires, ils renvoient la balle aux autorités : « Nous livrerons des vaccins avec et sans adjuvant. La répartition et la cible de chacun seront définies en fonction de l'utilisation décidée par le gouvernement », indique-t-on chez Sanofi.incertitudes Les pharmaciens pointent une autre aberration. « Sous prétexte que nous ne faisons pas partie du circuit de distribution du vaccin, nous ne figurons qu'en huitième position sur la liste des populations prioritaires ! » s'inquiète Claude Japhet, président de l'Union nationale des pharmacies de France. Et ce, alors que la profession s'est organisée pour pouvoir assurer gardes de nuit et « doublement ou triplement » de la présence en officine en cas de pic de pandémie.Dernière incertitude, et non des moindres : la date du début de la campagne de vaccinations. L'échéance de « fin octobre » est désormais avancée, alors que le Premier ministre parlait il y a encore deux semaines de « mi-octobre ». « Nous travaillons avec l'Eprus [Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires, Ndlr] pour approvisionner les centres de vaccination à partir de fin octobre ou début novembre » font valoir les répartiteurs (distributeurs pharmaceutiques). En attendant, industriels et pharmaciens soulignent que les personnes bénéficiant de la vaccination gratuite contre la grippe saisonnière (plus de 65 ans et atteints de maladies graves) se sont rendues en nombre dans les pharmacies depuis le 25 septembre. La semaine dernière, l'excès de consultations pour grippe a été estimé à 126.000, contre environ 130.000 la semaine précédente, soit une différence non significative, selon le réseau Sentinelles. La France reste au-dessus du seuil épidémique pour la quatrième semaine consécutive, avec 217 cas pour 100.000 habitants.
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