Les sites US de vidéos sur Internet courtisent le monde des contenus

Tivo, Yahoo !,Hulu, Google, Sling? Cette année encore au Mipcom, Marché international des contenus audiovisuels, à Cannes, les orateurs des conférences ne sont pas des dirigeants de l'audiovisuel traditionnel mais ils viennent des sociétés high-tech américaines. Aucun n'a fait de grande annonce, mais chacun a tendu la main au monde du contenu, l'assurant de ses bonnes intentions. Cette tâche a été relativement facile pour Hulu, site américain de vidéo à la demande. En effet, il est détenu par trois majors du cinéma et de l'audiovisuel (NBC Universal, Fox et Disney), qui l'ont conçu comme une arme anti-Youtube, la filiale de Google, site de vidéos le plus visité au monde. Hulu est gratuit et financé par la publicité, mais des services payants ne sont pas exclus à terme, a indiqué Johannes Larcher, vice-président chargé de l'international. Outre ses trois actionnaires, Hulu a signé des accords avec 200 fournisseurs de contenus, dont Paramount, Sony? Hulu leur propose de partager les revenus publicitaires engrangés. « Ainsi, les intérêts d'Hulu et du producteur sont alignés. »Hulu veut exporter son modèle dans une demi-douzaine de pays. Mais, s'il a hérité aux États-Unis des droits Internet des émissions de ses actionnaires, ce n'est pas le cas ailleurs, où ses droits ont souvent été achetés par la chaîne de télévision qui diffuse la série. Hulu doit donc, pour s'étendre à l'étranger, trouver un accord avec ses chaînes locales, à qui il peut proposer deux avantages : les droits Internet de films, et une participation au capital. Actuellement, « la priorité en Europe est la Grande-Bretagne ». Selon la presse britannique, des discussions sont en cours avec ITV, à qui Hulu proposerait 25 % du capital de sa filiale britannique.Sans surprise, Johannes Larcher a pris ses distances avec « toutes ces plates-formes qui se fichent des droits d'auteur, mais dont je ne dirai pas le nom ». Il pensait bien sûr à Youtube, qui, quand on lui parle de piratage, met en avant sa technologie Content ID. Il s'agit d'une base de données où les ayants droit enregistrent leurs contenus vidéo et sonores. Ensuite, ces contenus sont comparés avec ceux postés par les internautes sur Youtube. S'il s'avère qu'un contenu protégé a été mis en ligne par un internaute, l'ayant droit peut soit demander son retrait, soit le laisser et toucher une partie des revenus publicitaires générés par ce contenu. STATISTIQUESHier, la filiale de Google a publié les premières statistiques concernant Content ID, deux ans après sa création. Plus de 1.000 ayants droit (dont Endemol, Europa Corp., France 24, les Monty Python, etc.) ont versé leurs contenus dans la base, qui contient un million de références et 100.000 heures de programmes. Content ID scrute à la fois les vidéos nouvellement postées (vingt heures par minute) mais aussi celles mises en ligne précédemment, soit au total six cents heures par minute. La majorité des producteurs choisit de laisser ses contenus sur le site et un tiers des publicités de Youtube provient de contenus vérifiés par Content ID, le reste provenant de contenus postés en direct.JAMAL HENNI, à Canne
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