Pinault préfère les marques de mode

Une nouvelle page se tourne chez PPR. Cinq ans après avoir pris les rênes du groupe fondé par son père en 1963, François-Henri Pinault y imprime un peu plus sa patte. Il envisage de céder le contrôle majoritaire de CFAO, filiale acquise voilà près de vingt ans, en l'introduisant en Bourse sur Euronext d'ici à la fin de l'année.« Ce projet représente une nouvelle étape de la stratégie de croissance de PPR autour d'un ensemble cohérent de marques mondiales puissantes, dans l'univers de l'équipement de la personne, tant sur les segments grand public que du luxe », explique François-Henri Pinault dans son communiqué. En février, alors que la crise de la consommation affolait tous les tableaux de bord, le patron du groupe aux 20,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2008 avait déjà esquissé ce recentrage. Ce n'était pas pour déplaire aux analystes financiers. « Tout le monde préfère un pure player à un conglomérat », rapporte l'un d'entre eux.Huit mois plus tard, à la faveur d'une meilleure fenêtre de tir boursière, le propriétaire d'Yves Saint Laurent et de Gucci juge pouvoir reprendre un recentrage entamé en fait dès 2002. Ce fut d'abord sur la distribution et le luxe, puis sur le seul marché grand public, avant que la crise financière de 2008 ne gèle tout. En sept ans, PPR a vendu ses piliers fondateurs, Guilbert, Pinault Bois et Matériaux, Rexel, mais aussi ses grands magasins Printemps, YSL Beauté et le trublion du PC, Surcouf.rumeurs de cessionCFAO, dont l'activité est atypique, est la première filiale que PPR peut remettre sur le marché. Et pour cause. « C'est la plus facile à céder actuellement. Car elle souffre moins de la crise que d'autres : elle opère sur des pays en développement, dont l'Afrique. Leur croissance est moins forte que par le passé. Mais ces pays ne sont pas tombés en décroissance », juge Boris Bourdet, analyste chez Natixis.D'autres filiales n'ont pas ces atouts. La Fnac et Conforama, qui ne relèvent pas dudit marché de l'équipement de la personne, n'ont plus vraiment la cote. Depuis des années, les rumeurs de cession de l'agitateur culturel et du roi du canapé bruissent. Elles ne manqueront pas de reprendre avec ce nouveau projet de désengagement de PPR. « Il n'y a pas d'autre projet de cession », prévient PPR. Reste que François-Henri Pinault, homme de marketing, semble préférer le potentiel international des icônes de mode aux territoires franco-français des Fnac et Conforama. PPR pourrait notamment chercher à monter au capital de Puma, marque de sport acquise en 2007. Le groupe français en détient 69,3 %. Le titre Puma a gagné 3,6 % hier à Francfort. Juliette Garnie
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