CFAO, une pépite méconnue

CFAO n'a rien de glamour. Mais sa rentabilité a presque tout du bling-bling. François-Henri Pinault le sait. Il connaît fort bien cette pépite. L'actuel président de PPR y a fait ses premières armes dans le groupe familial, comme patron au début des années 1990. Depuis, CFAO, l'ancienne Compagnie Française d'Afrique Occidentale, n'a cessé de grossir, en s'implantant dans une vingtaine de nouveaux pays. Cette filiale employant plus de 10.000 personnes dans 34 pays pèse désormais lourd dans les comptes de PPR. Elle a généré un chiffre d'affaires de 2,8 milliards d'euros en 2008, soit 14 % du revenu mondial du groupe. Et elle lui a rapporté 277 millions d'euros de résultat opérationnel courant, soit 15,6 % du total. Et ce, avec une activité apparemment simple : celle d'un super VRP multicarte spécialisé sur le territoire africain.CFAO occupe en Afrique un terrain que les grandes marques occidentales ont jugé trop risqué. À savoir : la vente en exclusivité de produits importés. La filiale de PPR est aujourd'hui un partenaire de Peugeot, Renault, Roche et autres Novartis, Elle vend des automobiles (61,6 % de son activité), les répare dans ses garages et les équipe de toutes les pièces détachées. En Afrique, CFAO est aussi le premier distributeur de produits pharmaceutiques (24,3 % de son chiffre d'affaires). Il y fabrique des produits de grande consommation (10,1 %) dont des stylos bille, et assure des services et technologies pour les entreprises (4 %). Un métier atypique porté par l'enrichissement de l'Afrique.profil sans équivalentOddo Securities présente d'ailleurs CFAO comme « l'activité la plus dynamique du pôle distribution » de PPR. Toutefois, la filiale n'a pas échappé à la crise du marché automobile. Au premier semestre 2009, ses ventes de voitures ont reculé de 6,5 %. Mais peu importe. « Son profil est sans équivalent. Et il correspond au type d'activité de marchés en croissance que les investisseurs apprécient actuellement », juge sa maison mère. Son introduction en Bourse lui permettrait de lever des fonds pour son développement, ajoute PPR. Entrée cette année à Tahiti et au Vietnam en 2007, CFAO est tout juste en train de sortir de ses frontières. J. G.
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