Il s'agit de la plus importante opération du genre dans le monde depuis dix-huit mois : le groupe espagnol Banco Santander a introduit en Bourse, hier, sur le New York Stock Exchange et la Bovespa (São Paulo), 16,21 % du capital de Santander Brasil à travers l'émission de 525 millions d'unités (600 millions si l'on inclut l'option de surallocation) à 23,50 reais. Le groupe bancaire a ainsi levé 14,1 milliards de reais, soit 5,5 milliards d'euros. La valeur de Santander Brasil est de ce fait estimée à quelque 34 milliards d'euros, le tiers de la valeur de marché du groupe présidé par Emilio Botín, mais autant que la capitalisation boursière de la Société Généralecute; Générale. Malgré la réussite de l'opération, l'action de Santander Brasil baissait de 1,36 % à 23,18 reais, deux heures après l'ouverture du marché brésilien.Le groupe espagnol utilisera 70% des fonds levés pour financer son expansion au Brésil à travers la création de 600 succursales d'ici à 2013 et la mise en service de nouveaux distributeurs automatiques. Santander prévoit par ailleurs de destiner 20 % de ces fonds à l'amélioration des structures financières. Les 10 % restants serviront à améliorer les ratios de capital de la banque. Certains analystes prédisent que Santander Brasil deviendra, dans les années à venir, la première source de revenus du groupe espagnol.mieux se prémunirQuant à la plus-value de l'opération, estimée par Santander à 1,43 milliard d'euros, le groupe compte l'allouer à ses provisions génériques. Cela devrait permettre à l'entité de mieux se prémunir contre les effets des créances douteuses, ce qui peut être considéré comme une mesure bienvenue sur un marché bancaire espagnol fortement exposé au secteur immobilier en crise. Des sources proches de l'opération signalent que la demande de titres de Santander Brasil a été trois fois supérieure à l'offre initiale. Pour les analystes, l'offre du groupe espagnol a bénéficié du vent investisseur qui souffle en ce moment sur la première économie sud-américaine. Le Brésil, quoique touché par la crise mondiale, en a relativement peu souffert et la reprise se fait déjà sentir, notamment dans le secteur bancaire. La bonne santé économique du pays se reflète dans le principal indice boursier brésilien (Bovespa), qui a augmenté de 66 % cette année. Par ailleurs, les récentes découvertes d'importants gisements d'hydrocarbures ainsi que la désignation du pays pour organiser la Coupe du monde de football en 2014 puis les Jeux olympiques d'été de 2016 à Rio de Janeiro n'ont fait que stimuler ce climat optimiste.Gaëlle Lucas, à Madrid

latribune.fr

08 Oct 2009, 1:43

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