La facture grecque s'alourdit encore pour Crédit Agricole

queLa massive augmentation de capital d'Emporiki en mai dernier n'aura pas suffi. Après avoir levé 850 millions d'euros, dont 700 millions auprès de son actionnaire à 82 % Crédit Agricolegricole SA (CA SA), la banque grecque a annoncé hier l'augmentation de ses fonds propres (Tier One) d'environ 1 milliard d'euros d'ici à la fin de l'année. Si chez CA SA on veut laisser au conseil d'administration de novembre prochain le soin de se prononcer sur les modalités de cette opération, on peut penser que le schéma retenu sera celui d'une augmentation de capital garantie par la Banque verte. Une garantie qui avait déjà été utilisée lors de l'opération de mai, contraignant l'actionnaire principal à accroître sa participation de 72 % à 82 %.La facture grecque s'alourdit donc un peu plus pour Crédit Agricolegricole SA. Mais il faut, semble-t-il, en passer par là pour entrevoir l'équilibre de la filiale en 2011, après deux années de résultats catastrophiques : 616 millions de pertes en 2008 et 570 millions prévus pour cette année. Ainsi, après avoir acquis 72 % d'Emporiki pour 2,3 milliards d'euros à l'été 2006, puis participé à l'opération de mai et celle annoncée hier, la Banque verte devrait avoir injecté près de 4 milliards d'euros dans cet établissement qui totalisait près de 23 milliards d'euros d'actifs en 2006, un produit net bancaire proche du milliard et un coefficient d'exploitation (rapport entre les charges et les revenus) extrêmement élevé.redressement en coursPourtant quelques signes positifs émergent depuis six mois. Le changement du management au printemps, suivi de la présentation d'un plan drastique de réduction des charges le 25 juin dernier (voir « La Tribune » du 26 juin) commencent à porter leurs fruits. Une croissance du PNB a été enregistrée au deuxième trimestre. De son côté, le coefficient d'exploitation est passé de 114 % au dernier trimestre 2008 à 85 % aujourd'hui. Dans le cadre du « nouveau plan de restructuration et de développement » de la banque dévoilé hier, Alain Strub, son directeur général, a indiqué qu'il visait 70 % l'an prochain et 50 % en 2013, se calant ainsi sur le standard des caisses régionales de Crédit Agricolegricole. Par ailleurs, l'axe est mis sur « une forte réduction du coût du risque ». Comme l'explique Alain Strub, « cela ne passera pas par un arrêt du crédit mais par une amélioration du dispositif de gestion du risque. Nous allons centraliser tous les dossiers qui seront désormais traités de la même façon. Nous avons commencé cette procédure et cela nous a permis de diviser par quatre le niveau des créances douteuses ». Guénaëlle Le Solleu
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.