« À La Réunion, tout ou presque reste à faire »

Que va changer la « loi pour le développement économique de l'outre-mer » (Lodeom) ?D'abord, elle devrait relancer la construction de logements sociaux et intermédiaires, considérablement freinée par les retards pris dans sa gestation. La Lodeom devrait permettre d'offrir de bons produits aux investisseurs et aux locataires. À La Réunion, tout ou presque reste à faire : l'île comptera 200.000 habitants de plus en 2030. Soit un besoin annuel d'au moins 9.000 logements, dont 4.000 sociaux. Les mouvements sociaux de cet hiver ont-ils aggravé cette situation ?Il y a certes eu des manifestations et des grèves, mais l'île n'a jamais été bloquée. Cela tient à l'attachement des Réunionnais au consensus. En fait, la crise immobilière est le résultat d'une accumulation de problématiques, générales et parfois exclusives à certains territoires.La loi ne risque-t-elle pas d'encourager les résidences touristiques, au risque de frustrer les populations locales ?La Lodeom veut éviter les dérives passées. Cela dit, à La Réunion, la loi Girardin a fait baisser les loyers intermédiaires. De même, elle impose des cahiers des charges stricts aux bailleurs pour éviter ces dérapages.Qu'en est-il des investissements industriels et environnementaux ?Ils répondent notamment à l'ambition de tous les Réunionnais : acquérir l'indépendance énergétique via les énergies alternatives, créatrices d'emplois nouveaux. Mais les besoins en logements sont tels qu'on peut craindre qu'ils ne cannibalisent les autres investissements.À titre personnel, investiriez-vous dans du Scellier-DOM ?Je m'intéresserais d'abord à La Réunion parce que je connais ce marché, en procédant comme pour tout achat immobilier : en examinant les qualités du bien et ses possibilités de revente d'abord, puis les perspectives de défiscalisation. Comme en métropole, je rechercherais des promoteurs sérieux, expérimentés. Il faut s'assurer d'une localisation bien pourvue en emplois, en activités variées, et donc en locataires potentiels. Et, bien sûr, prendre garde au risque de saturation immobilière.Mayotte affiche la plus forte croissance des DOM : qu'en pensez-vous ?L'île connaît un boom réel. La départementalisation crée un phénomène de rattrapage par rapport à La Réunion et la métropole. Mais cela ne doit pas conduire à trop construire. Je ne déconseille pas d'y investir, à condition là aussi de réaliser une bonne étude de marché, de vérifier l'existence d'un réel réservoir de locataires et de s'adresser à un promoteur responsable. n Éric Wuillai / PDG de CBo Territoria
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