Les rendements devraient encore baisser

Fonds en eurosSûrs, disponibles, dotés d'une fiscalité avantageuse ? qui ne devrait pas bouger pour les contrats mono-support en euros ? et rapportant bien plus que l'inflation ou les placements monétaires : les fonds en euros demeurent une solution de choix pour abriter vos capitaux des turbulences des marchés. Les Français ne s'y trompent d'ailleurs pas et, alors que les produits de court terme ne rapportent plus grand-chose, ils reviennent en masse vers l'assurance-vie et ses fonds sans risque. Depuis le début de l'année, 81,1 milliards y ont ainsi été dirigés, sur un total de 92,8 milliards investis dans l'assurance-vie (le solde est placé dans des « unités de compte », sans garantie sur la valeur du capital). Il faut dire que les rendements mis en avant par les commerciaux ont de quoi séduire : il s'agit de ceux de l'année 2008 ? ils sont toujours connus a posteriori ?, parfois supérieurs à 4,5 %, ou de taux « garantis » pour les versements effectués durant une certaine période, supérieurs à 4 %. Le tableau est pourtant, en réalité, moins brillant : la revalorisation moyenne en 2008 de l'assurance-vie en euros s'est élevée à 3,9 % et de nombreux épargnants ont dû se contenter de 3 % à 3,5 %, dans des banques et pour les titulaires de contrats anciens qui ne sont plus sous le feu de la rampe. Pire, ces performances sont considérées par de nombreux observateurs ? au premier rang desquels les gendarmes des assureurs, l'Autorité de contrôle des assurances et des mutuelles ? comme trop élevées et ne reflétant pas la richesse réelle des portefeuilles. Des ajustements sont donc attendus cette année. D'autant que le taux des emprunts d'État, principal ingrédient des fonds en euros, est de nouveau à un faible niveau (3,6 % pour le 10 ans). De plus, les compagnies n'ont plus guère de réserves pour soutenir les performances (lire ci-dessous).entre deux feuxIl faut donc s'attendre à des revalorisations en demi-teinte pour cette année, un taux moyen de 3,7 % paraissant réaliste. Certains assureurs réussiront à faire mieux que les grands réseaux : ce sont ceux qui, grâce à une large solvabilité, peuvent se permettre une gestion plus dynamique que la moyenne (par exemple, la MACSF), ainsi que les fonds en euros de création récente, qui bénéficient d'opportunités sur les marchés. Au-delà de 2009, rien ne permet d'espérer un redressement des rendements, et les gestionnaires risquent de se trouver pris entre deux feux : celui d'une déflation qui ferait plonger la rentabilité de l'épargne et celle de l'assureur ; celui d'une hausse des taux que les actifs en euros ne parviendraient qu'à capter avec retard. Si le fonds en euros reste la solution idéale pour une épargne sans risque, rien ne dit qu'il en sera toujours ainsi. Une bonne raison pour explorer les autres volets financiers de l'assurance-vie ! n
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