Bruxelles épingle neuf États membres pour déficit excessif

finances publiquesLe berger Joaquin Almunia, Commissaire européen aux Affaires économiques, veut faire rentrer toutes les brebis égarées dans l'enclos. Il vient d'épingler neuf pays, dont l'Allemagne, pour dérapage de leurs déficits. Ces membres viennent allonger la liste de onze pays dans le collimateur, dont la France, déjà dans le rouge. Les trois quarts des États européens, dont la plupart doivent leur dérapage à la crise, se retrouvent ainsi sous le coup de procédures pour déficits excessifs, « conformément à l'article 104 du traité sur l'Union européenne », précise la Commission dans un communiqué.L'Espagnol fait-il preuve d'un formalisme déplacé dans le contexte actuel ou est-il au contraire en train de fourbir ses armes pour la bataille de la sortie de crise ? Pervenche Berès, membre de la Commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen, penche pour la première option : « La Commission ne fait que suivre le calendrier des procédures du Pacte de stabilité. Elle n'a jamais dit qu'elle suspendait ses règles. » Les mesures de soutien face à la crise ont fait exploser les déficits et crevé le plafond de 3 % du PIB autorisé. Joaquin Almunia admet les circonstances exceptionnelles mais, en gardien du pacte, il doit trouver un chemin vers la normalisation. « Depuis la réforme de 2005, le Pacte de stabilité et de croissance permet de prendre en compte la situation économique au moment de formuler des recommandations sur le délai de correction du déficit », rappelle Bruxelles.« scénario sur 2011 »La semaine dernière à Göteborg, les grands argentiers européens ont refusé de s'engager sur la date de 2011 que leur proposait la Commission pour amorcer l'assainissement. Et pour cause, à partir du moment où le top de départ sera donné, les gouvernements devront réduire leur déficit au rythme de 0,5 % par an au bas mot. Or Joaquin Almunia ne peut lâcher prise sans compromettre définitivement le pacte. Le 3 novembre, il présentera ses prévisions à deux ans. « Ce scénario sur 2011 aura son importance pour décider quand la stratégie de sortie devra être mise en ?uvre, pourvu qu'il nous montre que la reprise a bien pris racine », explique le commissaire. Quand il abordera le sujet avec les ministres des Finances, il pourra brandir le bâton des procédures en cours.Même les plus optimistes ne tablent pas sur un retour dans les clous du pacte avant une? quinzaine d'années. D'ici-là, il faudra sans doute faire le tri entre les « bons » et les « mauvais » déficits. Mais « on manque d'une grille d'analyse », constate Pervenche Berès. Voilà une question à traiter pour le successeur de Joaquin Almunia à Bruxelles.yann-anthony noghès, à bruxelle
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