Rolex, des mentors et des protégés

HorlogeriePeu connu du grand public, ce projet est pourtant l'un des plus intéressants qui soit pour le soutien de la création artistique. Et contraste singulièrement avec l'image bling-bling que l'on associe régulièrement à la marque. Lancé en juin 2002, ce programme est organisé tous les deux ans (en année impaire) en alternance avec le Rolex Award for Enterprise et vise à placer dans six disciplines artistiques (la danse, le cinéma, la littérature, la musique, les arts visuels et le théâtre) de jeunes artistes sous la houlette des plus grands noms de la scène internationale. Pour son quatrième cycle, Martin Scorsese, Rebecca Horn et Youssou N'Dour figurent parmi les mentors qui ont accepté de prendre en charge un jeune artiste, comme précédemment David Hockney, Robert Wilson, John Baldessari, Stephen Frears, William Forsythe, Toni Morrison ou Jessye Norman l'avaient fait avant eux.Trente jours« Nous demandons aux mentors de consacrer un minimum de trente jours dans l'année à leur protégé, mais la plupart d'entre eux passent beaucoup plus de temps », explique Rebecca Irvin, qui dirige depuis Genève l'équipe de quinze personnes en charge des mécénats. « Les mentors reçoivent 50.000 dollars, les protégés 25.000 dollars pendant l'année, puis à l'issue du programme de nouveau 25.000 dollars pour soutenir leur projet artistique. »Ainsi, le jeune artiste japonais Masanori Handa s'est installé à Berlin pour vivre au plus près de son mentor Rebecca Horn. Elle l'a introduit dans la vie intellectuelle et, sous son impulsion, il a transformé son appartement en lieu d'exposition. « On peut voir son empreinte partout », dit-elle, enthousiaste. De son côté, la jeune protégée cinéma d'origine argentine, Celina Murga, a passé deux mois sur le tournage de « Shutter Island », le prochain film de Martin Scorsese, ce dernier l'invitant même à venir dans la salle du montage pour assister à la construction de son film. « Rolex n'a pas vocation à acquérir les ?uvres d'art créées pendant [ou après] le cycle. Lorsque nous avons réfléchi à ce programme, surenchérit Rebecca Irvin, le mentorat était tombé en désuétude, cela revient aujourd'hui un peu à la mode. Mais, in fine, ce projet est notre manière d'apporter notre contribution à la culture et au patrimoine artistique mondial. » Bien entendu, Rolex renouvelle l'opération pour la saison 2010-2011. isabelle lefort
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