Les fabricants de pneumatiques profitent d'une forte demande

Le japonais Bridgestone sort du rouge, avec 580 millions d'euros de bénéfice net sur neuf mois. L'allemand Continental redevient bénéficiaire au troisième trimestre, l'italien Pirelli multiplie son profit net par vingt sur la même période, et Michelin accroît fortement ses ventes. Seul des grands manufacturiers, l'américain Goodyear affiche des résultats négatifs. L'industrie mondiale du pneu s'extirpe de la crise, grâce à une demande exceptionnelle. En Europe, les marchés du pneu pour voitures et d'utilitaires légers sont en forte reprise. Les ventes d'enveloppes toutes marques de première monte (livraisons aux constructeurs) y ont progressé de 18 % (sur neuf mois), d'après Michelin. Ailleurs, la demande croît d'un quart en Amérique du sud, d'un tiers en Asie, et de plus de moitié en Amérique du nord. Au total, les ventes mondiales de pneus aux constructeurs ont augmenté de 32 % sur les trois premiers trimestres de l'année. Même engouement pour les pneumatiques de poids-lourds (+38 %). Quoique moins porteurs, les marchés du remplacement progressent sensiblement aussi. Belle envolée également, au troisième trimestre, des pneus à fortes marges pour engins de BTP et agricoles. Avec ces marchés fortement demandeurs, les chiffres d'affaires s'envolent : de presque 12 % sur neuf mois pour Bridgestone et même de 20 % pour Michelin. Continental, lui, table même sur une progression de 24 % sur l'année, contre une prévision de plus de 5 % début 2010. Prix des matières premièresToutefois, malgré l'embellie, l'industrie du pneu affronte une hausse sensible des prix des matières premières. C'est à cause d'elle que Goodyear affirme être en perte. Michelin évalue l'impact attendu de cette hausse sur l'année à 600-650 millions d'euros. Pas rien. Continental évoque plus de 450 millions. Par ailleurs, l'envolée des marchés est en partie trompeuse. Car elle s'affiche en référence à des volumes 2009 bas en Europe et surtout en Amérique du nord. Toutefois, les perspectives sont favorables. Pirelli parie ainsi sur un marché mondial du pneu de plus de 190 milliards de dollars (135 milliards d'euros) au milieu de la décennie, contre 140 milliards cette année. ALain-Gabriel Verdevoye
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