La biotech Neovacs rêve à un futur blockbuster

îLE-DE-FRANCE/biotechnologiesNeovacs est-elle sur le point de lancer un nouveau blockbuster, ces médicaments à plus de 1 milliard de dollars de chiffre d'affaires ? On en est loin, mais c'est bien l'ambition de cette biotech de 17 personnes, spin-off (jeune pousse) de l'université Pierre-et-Marie-Curie créé en 1993 et repéré en 2003 par le fonds d'investissement Truffle Capital. Neovacs, spécialisée dans les vaccins thérapeutiques (traitements qui reproduisent le mécanisme d'action des vaccins de façon transitoire), annonce ce mardi le passage en phase II de développement (sur trois) d'un de ses médicaments contre la polyarthrite rhumatoïde, qui répond pour l'heure au nom barbare de « TNF-alpha Kinoid ». Il existe déjà des traitements pour cette pathologie articulaire qui touche plus de 9 millions de personnes dans les pays développés. Mais ceux-ci, à base d'anticorps monoclonaux, présentent des inconvénients. « À long terme, les patients développent des résistances aux médicaments [le Remicade de Schering-Plough ou l'Humira d'Abbott]. De plus, les traitements nécessitent deux injections par mois, alors que nous espérons nous limiter à trois ou quatre par an. Enfin, ils coûtent 15.000 à 20.000 dollars par an », explique Guy-Charles Fanneau de La Horie, PDG de Neovacs. Lui-même a travaillé pour Schering-Plough et dans les labos américains Baxter ou Biogen. L'enjeu de ce traitement alternatif est de taille : le marché a atteint 16 milliards de dollars l'an dernier ! Neovacs vise une commercialisation d'ici à 2014-2015 et teste aussi le produit dans la maladie de Crohn.entrée en bourse en vueLes 17 salariés de Neovacs travaillent sur deux autres maladies auto-immunes ou chroniques graves : un traitement contre le lupus, pour lequel les essais cliniques (sur l'homme) doivent débuter début 2010, avec un marché qui « pourrait dépasser les 5 milliards de dollars », selon le dirigeant ; et un autre contre les tumeurs solides, en phase préclinique. Pour lancer la phase II annoncée aujourd'hui, réalisée avec la société de diagnostic BMD, Neovacs a obtenu 6,4 millions d'euros d'Oséo et 1,5 million de partenaires privés. De quoi financer « 40 % à 45 % du programme ». La biotech doit encore lever une quinzaine de millions pour poursuivre son développement jusqu'à la fin 2011, avant un éventuel partenariat. Détenue à 70 % par des fonds (dont Truffle et le Novartis Venture Fund), elle a déjà approché des sociétés pharmaceutiques. « Nous envisageons aussi une introduction en Bourse dès que les conditions de marché seront plus favorables et nous avons déposé un dossier auprès du Fonds stratégique d'investissement [FSI] », indique Guy-Charles Fanneau de La Horie. AUDREY TONNELIER
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.