2009, un grand millésime pour la dette des entreprises

Totalement gelés fin 2008, les marchés du crédit ont connu une année 2009 exceptionnelle. Les investisseurs audacieux attirés début 2009 par des rémunérations très élevées (primes de risque), qui exprimaient la crainte d'un effondrement généralisé, se frottent les mains. Aux États-Unis, placer son argent dans des titres de sociétés « investment grade », les mieux notés par les agences de notation, a rapporté, depuis le début de l'année, pas moins de 20,2 %, dividendes réinvestis, selon l'indice Merrill Lynch US Corporate Global. Une performance approchée pour la dernière fois en 1995. En Europe, où l'unification du marché ne date que de 1999, avec la création de l'euro, l'indice Iboxx Corporate a lui engrangé 16,4 %, deux fois plus que les « bonnes années » 2002, 2003 et 2004.Les raisons de cette performance tiennent tout d'abord à la normalisation des conditions de marché après le traumatisme de la faillite de Lehman Brothers. « On a assisté à une hausse de la demande, du fait du parcours du marché actions début 2009 et surtout de sa forte volatilité, tandis que les rendements des obligations souveraines restaient très bas. Cela a poussé vers le marché du crédit les investisseurs à la recherche de rendement, comme les assureurs et les fonds de pension », souligne Guy Stear, responsable de la recherche crédit à la Société Généralecute; Générale. Ce retour du goût pour la performance, d'abord orienté vers les titres les plus sûrs, s'est par la suite étendu aux compartiments plus risqués, les titres « high yield » (obligations à haut rendement). Selon les indices établis par Merrill Lynch, ces classes ont vu leur performance totale atteindre respectivement 53,3 % et 71,7 % aux États-Unis et en Europe.Cette envolée traduit bien sûr les coupons élevés offerts aux investisseurs, mais surtout le rebond des prix des titres, littéralement massacrés en fin d'année dernière. Évoluant en sens inverse des prix, les rendements des titres « high yield » avaient flirté avec les seuils de 1.500 et 1.300 points de base aux États-Unis et en Europe en fin d'année dernière, avant de refluer sous les 700 points de base. Selon JP Morgan, cette configuration favorable devrait se poursuivre l'an prochain, mais les perspectives sont moins enlevées. « La demande de plusieurs grands types d'acheteurs pour les titres de grande qualité se maintiendra. [?] Nous estimons en particulier que les fonds de pension continueront à augmenter leurs positions, et les assureurs resteront des acheteurs actifs », souligne la banque. Leur appétit renouvelé devrait donc contribuer à soutenir les prix. Sauf nouvelle secousse financière. J. B.
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