Le sauvetage de Citigroup rapporte 12 milliards au Trésor américain

Le sauvetage de Citigroup ne s'est pas fait à fonds perdus. Le Trésor américain, qui vient de solder sa participation dans le capital de la banque new-yorkaise, assure avoir dégagé un bénéfice de 12 milliards de dollars dans cette opération. Les derniers titres qu'il possédait encore ont été cédés lundi sur les marchés, mettant ainsi fin au processus de désengagement débuté au premier semestre. « En vendant toutes les actions restantes de Citigroup aujourd'hui, nous avions une opportunité d'assurer des bénéfices substantiels pour le contribuable », s'est félicité Tim Massad, adjoint au secrétaire au Trésor chargé de la stabilité financière. « Avec cette transaction, nous avons atteint notre objectif de recouvrer les fonds du Tarp, de protéger le contribuable et de mettre fin à la participation du gouvernement dans des sociétés privées ».Actionnaire encombrantAu plus fort de la crise financière, l'État américain avait injecté 45 milliards de dollars dans l'établissement, alors menacé de faillite. 20 milliards avaient été remboursés grâce à une augmentation de capital, le reste ayant été converti en actions ordinaires, avec un taux de conversion de 3,25 dollars par titre. Le Trésor possédait alors 27 % du capital. De façon « ordonnée » et « progressive », selon ses termes, il a depuis cédé ces actions, à un prix moyen de 4,14 dollars. Et il a réalisé une plus-value de 6,9 milliards de dollars. Les gains restants proviennent notamment d'intérêt et de dividendes.« Nous avons apprécié le soutien du Trésor pendant la crise financière », a réagi Citigroup dans un communiqué. Mais la banque s'est également réjouie du désengagement du Trésor. Car en s'affranchissant de cet encombrant actionnaire, la banque new-yorkaise retrouve aussi certaines libertés, notamment en termes de rémunération de ses dirigeants et de ses traders. Selon une étude menée en novembre par le « Wall Street Journal », les salaires et les bonus versés à ses salariés en 2010 vont ainsi reculer pour la troisième année consécutive, quand ils augmentent partout ailleurs. « Cette opération devrait accélérer le retour des dividendes », estime en outre JPMorgan dans une note, alors que Citi ne rémunère plus ses actionnaires depuis février 2009. Les investisseurs ne s'y sont d'ailleurs pas trompés : l'action de la banque bondissait de plus de 4 % dans la matinée de mardi à Wall Street.
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