Le Rafale suspend son vol au Brésil

Contrairement à ses promesses, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a déclaré, lors d'une interview à la télévision brésilienne, qu'il ne prendrait pas de décision avant la fin de son mandat le 1er janvier sur l'achat de 36 avions de combat. Cette décision est une charge « très lourde, à long terme pour le Brésil. Je pourrais signer et conclure un accord avec la France, mais je ne le ferai pas », a souligné Lula. Cette commande est estimée entre 4 et 7 milliards de dollars.Ce revirement est une mauvaise nouvelle pour Dassault Aviation et l'industrie aéronautique militaire française. En dépit de son prix plus élevé, le Rafale, qui n'a encore jamais été vendu à l'étranger, avait la préférence du président Lula en raison du transfert de technologie « sans restrictions » promis par le président français Nicolas Sarkozy à son homologue brésilien. Le Brésil ne voulait pas seulement acheter un avion mais aussi la capacité de construire son propre appareil et de pouvoir le vendre à ses voisins latino-américains. Les exportations auraient pu débuter à partir de 2030, selon un document américain diffusé par WikiLeaks et cité dimanche par « Le Monde ».Coupes budgétairesOfficiellement, trois appareils sont en lice : le Rafale de Dassault Aviation, une version modernisée du F-18 de Boeing et le Gripen NG du suédois Saab. Le président sortant laisse cette décision à son successeur Dilma Rousseff dans un contexte de coupes budgétaires annoncées lundi par le Brésil et qui toucheront tous les secteurs, y compris la défense, à l'exception des programmes sociaux. De source proche du dossier, on indiquait, mardi à Reuters, que Dilma Rousseff entendait réexaminer les propositions de l'ensemble des candidats avant de faire connaître son choix. H. D.
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