Pour l'innovation et la recherche, Washington privilégie le privé grâce aux crédits d'impôts

Ce vendredi, les ONG qui souhaitent effectuer des expériences scientifiques dans la station internationale pour le compte de la Nasa pourront, pour la première fois, en discuter avec l'Agence lors d'une réunion publique. Si, comme l'assure Charles Bolden, le patron de la Nasa, « la recherche et le développement scientifique sont, avec l'éducation, des éléments clés pour notre croissance et notre prospérité en tant que société de la connaissance », il n'en souhaite pas moins sous-traiter ces opérations. Faute d'argent alloué par le gouvernement fédéral. Symbole historique de la puissance américaine, la conquête de l'espace est aujourd'hui emblématique d'une autre « frontière », celle de la discipline budgétaire. Crédits de la Nasa rognésDéjà, en février, alors qu'il dévoilait son projet de budget pour l'exercice à venir, le président Obama avait affiché sa volonté de rogner les crédits de la Nasa. Le temps des navettes était révolu, l'espoir d'aller à nouveau sur la Lune envolé. L'argent ainsi économisé serait utilisé d'une autre façon. Il servirait par exemple à des cadeaux fiscaux, comme les crédits d'impôts sur la recherche et le développement. Les derniers compromis entre démocrates et républicains indiquent d'ailleurs qu'un dispositif favorisant l'investissement privé, remplaçant dans certains cas les commandes publiques, devrait être adopté (voir aussi en page 10). En fait, il s'agit de simplifier un système existant et, surtout, de le pérenniser. Initié en 1981 sous l'ère Reagan, le crédit d'impôt recherche avait été jugé trop onéreux pour être permanent. Résultat, il devait être périodiquement renouvelé. Il l'a été 14 fois depuis 1981, pour arriver à échéance en fin 2009 - sans être prolongé. Selon les estimations, ces nouveaux avantages créeraient jusqu'à 162.000 emplois. Mais au-delà de cette promesse ponctuelle, c'est l'Amérique pionnière, qui, grâce au privé, veut relever la tête. Selon la « R&D Credit Coalition », qui milite en faveur du crédit d'impôt, « en 1981, les États-Unis affichaient les meilleures incitations. Face à la course mondiale à l'innovation, le dispositif est aujourd'hui tombé au 24e rang du classement des pays industrialisés ». Il était temps de réagir... L. J. B.
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