L'effort russe pour Copenhague

La Russie reste sur une « position neutre » à propos du sommet de Copenhague. Voire un scepticisme aigu. « Il est impossible de mettre un chiffre sur la réduction des gaz à effets de serre », a déclaré vendredi le ministre russe des Ressources naturelles, Iouri Trounev. « Malheureusement, la plupart des experts pensent que les discussions de Copenhague déboucheront au mieux sur un accord politique », a-t-il conclu. Moscou a pourtant consenti un geste, en annonçant son intention de renoncer à ses droits sur les quotas de CO2 non utilisés. Un « sacrifice » qui révèle surtout son dédain pour les préoccupations environnementales. La Russie possède le plus vaste quota au monde de CO2 non utilisé (6 milliards de tonnes) qu'elle aurait pu en principe revendre pour un bon milliard de dollars si elle s'en était donné la peine.Les préoccupations russes vont en réalité complètement à l'encontre de celles des organisateurs de Copenhague. Comme le souligne l'Agence internationale pour l'énergie (AIE), si on arrive à un accord, les exportations de gaz russe vont plafonner à 180 milliards de mètres cubes en 2020 contre 240 milliards si les accords échouent. La Russie n'a en outre guère diversifié son économie et se positionne comme le premier exportateur mondial d'énergie.« hurluberlus verts »Sentant que la Russie est l'un des maillons faibles du futur accord, Nicolas Sarkozy a dépêché samedi le ministre français de l'Écologie, Jean-Louis Borloo, à Moscou pour rencontrer le très influent vice-Premier ministre russe, Igor Setchine (surnommé ici M. Énergie). À l'issue de longs entretiens, Jean-Louis Borloo s'est dit persuadé que les « préoccupations écologiques sont dans l'agenda russe ». La presse russe, elle, n'y croit pas vraiment. « Tous les journaux de la planète parlent d'un thème qui en Russie est considéré comme l'obsession d'hurluberlus verts. Ni Medvedev ni Poutine ne se rendront à Copenhague », s'irrite le quotidien économique « Vedomosti ». « Que nous importe la sécheresse au Bangladesh ou les inondations en Grande-Bretagne ? Si la planète se réchauffe, il nous sera plus facile d'extraire et de transporter les hydrocarbures des régions polaires. À croire que nous vivons sur une autre planète », brocarde l'éditorial. Emmanuel Grynszpan, à Moscou« Que nous importe la sécheresse au Bangladesh ou les inondations en Grande-Bretagne ?  »
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