La Commission européenne ne mise déjà plus sur les biocarburants

Selon la Commission européenne, une fois atteint, d'ici 2020, l'objectif d'une part de 10 % de biocarburants utilisés comme combustibles pour les transports en Europe, la demande de ces biocarburants devrait stagner. « La demande en biocarburants pourrait ne pas dépasser les niveaux de 2020 », en cas de succès du développement des transports électriques, explique Connie Hedegaard, la commissaire européenne en charge du Climat, dans sa « feuille de route vers une économie non carbone en 2050 » présentée mardi. La Commissaire danoise considère que les biocarburants de demain seront essentiellement réservés aux poids lourds et à l'aviation. « Si cela n'arrivait pas, les biocarburants devraient alors jouer un bien plus grand rôle pour atteindre le même niveau de réduction des émissions », prévient son rapport. « Cela pourrait conduire à des pressions accrues sur l'utilisation des terres, la biodiversité, la gestion de l'eau et sur l'environnement en général ». « Trop euphorique » L'exécutif européen prend ainsi officiellement conscience des problèmes liés à l'environnement et aux relations entre la bioénergie et les marchés alimentaires. Jusqu'ici, la Commission avait été « trop euphorique » au sujet des biocarburants, selon l'eurodéputé vert Claude Turmes. Elle s'est précipitée sur la voie du biofuel de la même manière qu'elle avait fait retirer les ampoules électriques classiques du commerce pour les remplacer par des ampoules basse consommation plus chères et qui se révèlent finalement plus toxiques. Pour l'eurodéputé luxembourgeois : « Si je produis du colza pour les bêtes et que je réoriente ce colza pour les voitures, il va bien falloir que je produise ce colza ailleurs. Si j'abats des forêts pour cela, le bilan est désastreux. L'enjeu clé des biocarburants, c'est d'intégrer les effets indirects du déplacement de l'utilisation des sols dans la méthode du bilan carbone. » La Commission doit évaluer d'ici juillet le changement d'affectation des sols pour le développement des biocarburants. Bruxelles veut notamment éviter que la culture de colza en Europe pour le biocarburant ne conduise à des importations de compensation d'huile alimentaire, dommageables aussi par leur effet polluant.Yann-Antony Noghès, à Bruxelle
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