Retraites : l'élysée étudie un prélèvement sur les « riches »

Après le président américain Barack Obama et le Premier ministre britannique Gordon Brown, Nicolas Sarkozy veut faire payer les « riches ». C'est ce qu'a fortement suggéré, jeudi, un proche du chef de l'Etat, à l'occasion du déplacement de ce dernier en Haute-Savoie, sur le plateau des Glières, où il se rend chaque année en « pélerinage ». Nicolas Sarkozy envisage « un prélèvement spécifique sur une catégorie de la population », prélèvement destiné à financer les retraites, indique l'Elysée. Et d'ajouter : « il faut faire quelque chose pour que la réforme soit perçue comme absolument juste ». Insistant sur cette volonté présidentielle d'une réforme « juste », un expert de la Présidence confirme la recherche d'un prélèvement frappant les plus aisés des ménages.Contrairement à ce qu'avait laissé entendre Nicolas Sarkozy lors du sommet social du 15 février, la réforme serait définie, sinon votée, avant l'été. « Les grandes lignes de la réforme des retraites seront annoncées fin mai, début juin », selon l'Elysée.DurcissementAlors que le gouvernement va durcir considérablement les conditions actuelles d'accès à la retraite, envisageant à la fois un allongement de la durée minimale de cotisation et un recul, au delà de 60 ans, de l'âge légal de départ en retraite, Nicolas Sarkozy veut manifestement montrer que les efforts seront partagés. Cette sortie tombe aussi à pic pour tourner la page des polémiques post-régionales et des rumeurs sur la vie privée du chef de l'Etat (voir ci-dessous). Les contours du nouveau prélèvement ne sont pas encore dessinés. Et pour cause : « il s'agit d'une piste, il y en a d'autres », souligne un conseiller. Bercy se montre d'ailleurs réticent. « Rien n'est défini à ce stade, et il faudra laisser beaucoup de place à la concertation ». Mais les solutions existent, pour mettre à contribution une partie seulement de la population. Une contribution additionnelle à l'impôt sur le revenu, ne touchant que certains ménages, est parfaitement envisageable, telle qu'elle avait été mise en oeuvre au début des années 80. Aujourd'hui, son assiette serait plus large, proche de la CSG. La question se posera de l'intégration de ce prélèvement dans le bouclier fiscal : s'il était inclus, une partie de la population visée, protégée par le bouclier, en serait de facto exonérée. Il ne le sera donc probablement pas, comme le demande le rapporteur général du Budget à l'Assemblée nationale, Gilles Carrez. L'Elysée insiste toutefois sur la stabilité du dispositif : « un bouclier qui laisse passer une flèche n'est pas un bouclier », souligne-t-on, écartant l'idée d'exclure la CSG et la CRDS. Mais, de fait le dispositif sera écorné, puisque certains contribuables paieront, une fois prise en compte la nouvelle contribution, plus de 50 % d'impôt. Certains défendent l'idée d'une contribution à caractère exceptionnel, afin d'éviter cette remise en cause définitive du plafond de 50 %.
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