Zone euro : les conditions d'un éventuel appel à l'aide effraient Madrid

Si Madrid rechigne à appeler l\'Europe à l\'aide, c\'est en raison des conditions qui lui seraient imposées en contrepartie, a indiqué mardi un diplomate européen à l\'AFP. Des conditions qui iraient potentiellement au-delà de celles définies dans le cadre du programme d\'aide aux banques espagnoles. Ce dernier ayant déjà contraint l\'Espagne à s\'imposer un plan de rigueur colossal: 102 milliards d\'euros d\'économies à réaliser d\'ici 2014, contre 65 milliards précédemment.Les mesures prises par Madrid \"correspondent déjà à un mémorandum\"Le chef du gouvernement espagnol \"est pressé de toutes parts mais il ne veut pas aller trop vite\", a expliqué cette source avant d\'ajouter que Mariano Rajoy \"considère que tout ce qu\'il a présenté, y compris le budget 2013-2014, les efforts de consolidation budgétaire, la réforme du marché du travail et les conditions associées à l\'aide aux banques correspondent déjà à un mémorandum\". Le premier ministre espagnol estimerait ainsi avoir déjà fait tous les efforts nécessaires avant de faire une demande d\'aide globale pour son économie ou solliciter une intervention du FESF, le Fonds de secours de la zone euro, qui peut racheter de la dette sur les marchés et soulager un pays dont les taux d\'emprunt s\'envolent.La question reste désormais de savoir si ces efforts seront suffisants aux yeux de la Banque centrale européenne (BCE) et, surtout, de la Banque centrale allemande, qui reste l\'une des principales voix à s\'opposer à de nouveaux rachats d\'obligations souveraines par l\'institution de Francfort ou par le fonds de secours européen. La BCE s\'est certes dite prête jeudi dernier à se porter au secours de la zone euro en intervenant sur le marché obligataire mais sous conditions. Lesquelles alors ? \"C\'est tout l\'enjeu des discussions politiques en cours\", a répondu mardi une autre source européenne.L\'Espagne peut-elle s\'imposer encore plus de rigueur ?Touchée par un chômage élevé -près de 25% de la population active est sans emploi- et plongée dans la récession -le gouvernement table sur un recul de 1,5% du PIB cette année et de 0,5% en 2013-, l\'Espagne ne peut plus vraiment se serrer davantage la ceinture. Après avoir fait adopter hausses d\'impôts et coupes budgétaires, Mariano Rajoy s\'est ainsi engagé à ne pas toucher au système de retraite. Car si le premier ministre espagnol n\'exclut plus de recourir à l\'aide européenne, il a bien précisé qu\'il voulait \"étudier\" les nouvelles mesures envisagées par la BCE avant de décider s\'il y ferait appel: \"je veux connaître ces mesures\", savoir \"si elles sont adéquates\", et \"alors je prendrai la meilleure décision pour l\'intérêt général des Espagnols\".
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