Bâle 3 : l'inquiétude des banques allemandes grandit

La quinzième conférence bancaire annuelle du quotidien allemand « Handelsblatt » qui a ouvert ce mercredi et pour deux jours à Francfort était placée sous le signe des futures règles prudentielles. Dans les couloirs comme à la tribune, on ne parlait que de « Bâle 3 ». Avant une fin de semaine décisive pour les négociations (lire page 3), les banques allemandes demeuraient vent debout contre le durcissement du mode de calcul des fonds propres. Ce mercredi, l'association des banques publiques, la VÖB, qui regroupe notamment les banques régionales, les Landesbanken, a « mis en garde » devant le risque de voir le « marché allemand lourdement pénalisé » par les nouvelles règles. Son président, Karl-Heinz Boos, a présenté le spectre d'une réduction de l'offre de crédit qui viendrait freiner la reprise vigoureuse, mais encore fragile, de l'économie allemande. Lors de la conférence du « Handelsblatt », le président de l'association des caisses d'épargne allemande, les Sparkassen, Heinrich Haasis, a voulu concrétiser cette crainte. Selon lui, les niveaux prudentiels qui sont actuellement évoqués dans les négociations conduiraient les Sparkassen à réduire leurs volumes de crédit de 225 milliards d'euros ! « Régulateurs et politiques ne peuvent désirer une telle situation », a-t-il conclu, menaçant. Les caisses d'épargne, comme les banques mutualistes craignent de voir exclu du futur ratios prudentiels le « capital dormant » des communes, des Länder ou des sociétaires, ce qui les pénaliseraient fortement. « Intérêts nationaux »Pour Heinrich Haasis, ceci est d'autant plus injuste que les très prudentes Sparkassen ont leur propre système de sauvegarde et ne sont pas responsables de la crise financière. Reste que les banques publiques et mutualistes ne sont pas les seules à s'inquiéter. Mardi, la BdB, l'association des banques privées allemandes, avait également fait part de ses inquiétudes dans un communiqué. Elles avaient estimé que les projets concernant les ratios de levier pourraient conduire à un besoin de capital supplémentaire de 36 milliards d'euros pour l'Allemagne, ce qui, si les banques ne peuvent couvrir ce besoin, pourrait réduire de 1.000 milliards d'euros l'offre de crédit dans le pays. Négociateur à Bâle avec le patron de la BaFin Jochen Sanio, le président de la Bundesbank, Axel Weber, n'a donc pas la tâche facile. Mercredi, il a cependant estimé que « les intérêts nationaux ne devraient pas bloquer le processus de réformes ».
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