Orange cherche sa croissance hors de l'Hexagone

Les « vacances » n'auront pas duré longtemps. Échaudé en juin 2008 par l'échec du projet d'acquisition du scandinave TeliaSonera, puis par l'éclatement de la crise financière, Didier Lombard, président de France Télécome;lécom, avait décidé de lever le pied sur la stratégie d'expansion à l'étranger de l'opérateur en télécoms. Quelques petits pas étaient bien réalisés en Afrique mais rien de bouleversant à côté des 30 milliards d'euros de TeliaSonera. En décrochant au nez et à la barbe des « locaux » Vodafone et O2 un mariage avec T-Mobile en Grande-Bretagne, le français prouve qu'il n'avait rien perdu de ses ambitions internationales. D'autant que dans le même temps, le groupe négocie de pied ferme avec le milliardaire égyptien Naguib Sawiris une prise de contrôle de Mobinil. Une opération juridiquement compliquée, les autorités du pays ont rejeté hier un appel formulé par Orange, et dont la facture pourrait dépasser 2 milliards d'euros.Certes, ces mouvements ne sont pas animés par la même logique. D'un côté, la société commune avec T-Mobile doit permettre, en créant le numéro un britannique, de remédier à la faiblesse des marges des deux opérateurs dans ce pays ultra-compétitif (lire ci-dessous). De l'autre, avec Mobinil, l'ambition d'Orange vise à ne plus avoir à partager avec d'autres actionnaires la croissance du chiffre d'affaires et des bénéfices promis par l'expansion du marché égyptien dont le nombre d'abonnés pourrait croître de 44 % d'ici à 2011. Mais ces deux opérations prouvent que France Télécome;lécom se sent de plus en plus à l'étroit dans l'Hexagone. Un marché proche de la saturation dans le fixe et menacé par l'arrivée d'un nouveau concurrent dans le mobile.test grandeur natureDu coup, d'autres mouvements sont à prévoir dans les prochains mois. Le Vietnam est ainsi depuis longtemps dans le viseur de l'opérateur français. L'Afrique noire, où le taux de pénétration du téléphone mobile ne dépasse pas encore les 50 %, constitue aussi l'un des terrains de chasse favori des équipes de Didier Lombard. Orange est déjà présent dans treize pays africains. Enfin, la Chine ne peut pas être oubliée. L'opérateur rêve depuis 2004 de pousser un peu plus loin son partenariat industriel avec China Telecom, le numéro un de la téléphonie fixe dans le pays continent. L'échange de participations annoncé ce week-end entre Telefonica et China Unicom ouvre la voie. Pour certains observateurs, l'alliance en Grande-Bretagne pourrait même servir de test grandeur nature au vieux projet politico-économique de mariage entre France Télécome;lécom et Deutsche Telekom.Reste à trouver les fonds pour financer cette expansion. Gervais Pellissier, directeur financier de France Télécome;lécom, s'échine à chaque réunion avec les investisseurs à rassurer sur l'utilisation prudente des 8 milliards d'euros de cash généré chaque année par le groupe et rappelle que les priorités restent le remboursement de la dette (encore 34,7 milliards d'euros) et le paiement du dividende. Enfin, à trop regarder vers l'extérieur, Orange ne doit pas s'écarter du marché français. Au deuxième trimestre, l'opérateur a été détrôné de son statut de numéro un auprès des nouveaux abonnés par SFR. Une première. Or, si la téléphonie fixe en France n'assure plus « que » 25 % des revenus du groupe, elle représente encore à elle seule près d'un tiers de son actif net.
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