Maisons de retraite : les nouvelles réglementations changent la donne

L'heure est aux changements pour les gérants de maisons de retraite. Depuis le 1er janvier -et dans les faits depuis cet été- il doivent répondre à des appels à projets pour créer de nouveaux établissements. Auparavant, ils déposaient eux-mêmes leurs demandes. « Si vous étiez malin, vous pouviez proposer aux autorités des projets facilement acceptés. La réforme va permettre de rationaliser le système, mais aussi de définir des prix d'hébergement correspondant aux moyens des populations concernées », décrypte Jean-François Vitoux, président de DomusVI/Dolcea, premier acteur en nombre de lits (plus de 15.000).Autre changement : la « forfaitisation » croissante des soins, qui consiste à allouer aux opérateurs des budgets globaux plutôt que de rembourser les résidents au cas par cas. Après les lits médicalisés en 2008, les autorités de santé testent l'intégration des médicaments et songent à « forfaitiser » le recours aux médecins de ville. Pour, là encore, mieux encadrer les dépenses. Mais ces évolutions menacent la rentabilité des opérateurs privés. «La part de l'hébergement [dont les tarifs sont libres, ndlr] dans nos ventes diminue au profit du forfait soin, sur lequel nous ne faisons aucune marge. Pour l'instant, nous parvenons à compenser », souligne Jacques Bailet, PDG de Medica, dont la rentabilité (avant loyers) est restée stable au premier semestre, à 25,8 %. Car les opérateurs s'adaptent. rationalisationDe son côté, Korian (voir ci-contre) va lancer des résidences « Korian Essentiel », à moins de 60 euros la journée, contre 72 euros en moyenne dans le groupe. « Nous allons réaliser un premier établissement dans la Manche, en standardisant la construction », indique Rose-Marie Van Lerberghe, sa présidente. En Ile-de-France, Medica centralise la préparation des médicaments de ses résidents. Et DomusVI/Dolcea parie sur une approche « différenciée » : soins à domicile, accueil de jour... Car s'ils parviennent à préserver leurs marges, les groupes privés, mieux structurés et capables de faire jouer l'effet de taille, pourront tirer parti de ces nouvelles dispositions. « Les autorités vont insister sur la crédibilité financière des opérateurs », confirme le PDG d'Orpea, Jean-Claude Marian. AUDREY TONNELIER
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