Les valeurs solaires plus touchées que les éoliennes

Si l'avant-crise avait été plus favorable aux valeurs solaires qu'à celles de l'éolien, les turbulences économiques et financières intervenues depuis ont considérablement changé la donne. Certes, de façon générale, l'ensemble des valeurs liées aux énergies renouvelables ont été délaissées par les investisseurs. Très peu enclins à prendre des risques depuis 2008, ces derniers se sont particulièrement dégagés de ce secteur qui, malgré les promesses offertes par la croissance verte, doit encore se structurer. Mais cette désaffection n'a pas été aussi virulente pour les uns que pour les autres. Depuis deux ans, les valeurs liées à l'éolien semblent avoir moins souffert que celles du solaire. Des fabricants de turbines comme Vestas ou Gamesa affichent des reculs de 64 et 82 %. Des producteurs d'énergie éolienne comme EDF Energies Nouvelles ou Iberdrola Renovables limitent la casse avec des reculs de seulement 24 à 37 %. Des baisses sans commune mesure bien sûr avec les hausses de 188 % et 127 % affichées par les deux grands fabricants chinois de turbines que sont Dongfang et Goldwind. Les valeurs solaires sont très loin de ces performances. Un Q-Cells recule sur deux ans de plus de 90 %, Solar World de 70 %, Suntech de 80 %. Seul un First Solar limite son recul à seulement 42 % sur deux ans. Une différence de traitement qui ne tient pas au hasard. En premier lieu parce que la filière photovoltaïque a essuyé, avec la crise financière, l'éclatement d'une bulle spéculative. Par ailleurs, « l'avantage de l'éolien est qu'il peut répondre aux marchés de masse comme c'est le cas en Chine, parce que les prix sont trois fois moins chers que dans le solaire. Le photovoltaïque moins mature technologiquement reste encore aujourd'hui un marché de niche » explique Nicolas Rochon, spécialiste des énergies renouvelables au cabinet Taylor Dejongh.En effet le coût du watt éolien peut atteindre en Chine le prix de 7 à 8 cents soit celui du charbon. Or même si les coûts dans le solaire ont été réduits de 40 à 50 % sur trois ans, ils restent encore trop élevés du fait que la filière est en voie de structuration. « Le solaire en est aujourd'hui au niveau de l'éolien d'il y a dix à douze ans », résume Nicolas Rochon. Avec le développement de la production individuelle, celui-ci estime que cette filière solaire pourrait rapidement connaître une renaissance.
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