Première embellie depuis 2002 pour le marché de la musique

Le marché de la musique enregistrée a généré au premier semestre 2010 un chiffre d'affaires (gros hors taxes) de 239,3 millions d'euros pour les éditeurs phonographiques français, soit une croissace de 4,1 %, selon les chiffres publiés mercredi par leur syndicat, le Snep (contre 577 millions d'euros en 2002). Une nette amélioration : en 2009, le premier semestre s'était soldé par un recul de près de 18 %. Cette évolution masque en fait une stabilité sur le second trimestre après une progression de 8 % au premier trimestre. Mais avec ce quatrième trimestre consécutif sans baisse, la spirale du déclin semble s'enrayer, même si le Snep se veut prudent pour les six mois à venir. A l'été 2009, le décès de Mickael Jackson avait dopé les ventes de l'artiste.D'autres signes encourageants laissent entrevoir «l'aube d'un cercle vertueux», selon David El Sayeg, directeur général du Snep. L'arrêt du recul des ventes de supports physiques, qui représentent toujours 82 % du marché, se confirme, avec une hausse de 2,5 %. Les ventes d'albums continuent à s'éroder (- 2 %) mais celles de DVD musicaux ont bondi de 53 %. Surtout la baisse des ventes de CD est plus que compensée par le boom des ventes d'albums par téléchargement (+ 47,2 %) qui progressent plus vite que celui de titres à l'unité (+ 33 %). Le consommateur en ligne aurait retrouvé le goût des formats longs. Le téléphone mobile prendrait une part croissante comme plateforme d'achat, tandis que les ventes de sonneries ne font plus recettes. Les revenus provenant des plateformes d'écoute en direct (streaming) ou des offres d'abonnement croissent plus modérement (+ 16,2 %). Dynamisme du numériqueDes évolutions qui démontrent pour le Snep que la vente par téléchargement est le segment le plus dynamique du marché numérique et prouvent qu'il est en passe de décoller. Un diagnostic au rebours des conclusions de la mission Zelnik en janvier. Celle-ci accusait les producteurs d'empêcher l'émergence de ce nouveau marché en freinant l'accès à leur catalogue aux plateformes de musique en ligne. Elle prônait d'imposer aux producteurs une gestion collective de leurs droits en ligne. Ce dont ils ne veulent à aucun prix. Trois réunions avec le médiateur Emmanuel Hoog (Pdg de l'AFP) sont programmées d'ici fin octobre. La mise en place de la Hadopi et la création de la Carte musique jeunes seront déterminants pour consolider la transition numérique, estime le Snep. La vigueur des ventes en ligne justifie l'action de prévention du téléchargement illégal. Et le Snep espère aussi dans l'effet pédagogique de la Carte musique jeunes, destinée à subventionner (avec une enveloppe de 25 millions d'euros annuel), l'achat de musique en ligne par les 12-24 ans. Elle est désormais annoncée pour fin octobre.
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