Ces 665 milliards de dettes qui inquiétent les banques européennes

Voici une nouvelle difficulté pour le secteur bancaire européen. L\'autorité bancaire européenne (EBA), le régulateur central du secteur, envisagerait, selon le Financial Times, de mesurer la dépendance au mécanisme de refinancement à long terme (LTRO) de la BCE. Et de rendre publique cette dépendance.666 milliards d\'euros dans le bilan des banquesCe mouvement reviendrait très clairement à stigmatiser les banques qui ont conservé les fonds levés dans le cadre du LTRO organisé à la fin de 2011 et au début de 2012 par la BCE. D\'après les chiffres de la banque centrale, 1.100 milliards d\'euros ont ainsi été versés dans le cadre de ces opérations. Sur cette somme, 352,9 milliards d\'euros ont déjà été remboursés à la BCE. Il reste donc pas moins de 665,7 milliards d\'euros de crédits à long terme de la BCE dans les bilans des banques de la zone euro.Conséquences de la mesure de l\'EBALes fonds du LTRO devront être remboursés avant 2015. L\'EBA entend donc mettre en relief le risque lié à ce remboursement. Mais cette volonté de transparence est à double tranchant, car, sur le marché interbancaire, ces banques encore très dépendantes risquent d\'avoir beaucoup de difficulté à se financer.Les banques pourraient en effet refuser de prêter des fonds à ces établissements « peu sûrs. » Dans ce cas, ces établissements seront réduits à venir se financer auprès de la BCE selon les procédés normaux, voire dans le pire des cas, selon la procédure d\'urgence, l\'ELA. Les banques italiennes et surtout slovènes seraient en première ligne, selon Barclays.Un piège pour Mario DraghiC\'est donc une pierre dans le jardin de Mario Draghi que pose l\'EBA. Ce dernier a indiqué la semaine dernière dans sa conférence de presse à Paris que « personne ne voulait que se produise un accident de liquidit頻 et que la « BCE se tient prête à agir. » Il avait donc laissé ouverte la porte d\'un nouveau LTRO afin de stopper la remontée des taux interbancaires causés, dit-on (mais les avis sont sur ce point partagés) par les remboursements du précédent LTRO.Apparemment, l\'EBA ne goûte guère cette perspective de rembourser le LTRO par un nouveau LTRO. Son annonce pourrait donc signer l\'arrêt de mort de ce LTRO nouvelle version qu\'envisageait la BCE.Que faire ?Mais alors comment empêcher un éventuel « accident de liquidit頻 ? Et comment préparer la « revue de la qualité des actifs » (Asset Quality Review) prévue au début de l\'an prochain pour préparer l\'union bancaire dont la BCE aura la charge ? L\'EBA, qui a vu en partie sa fonction préempté par la BCE lors de la conception de l\'union bancaire, laisse l\'institution de Francfort face à un nouveau défi bien délicat à relever.  
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