La représentativité patronale à son tour en débat

SocialOrganisations éliminées, tentatives de rapprochement? Depuis un an, les syndicats de salariés essaient de faire face ? avec plus ou moins de bonheur ? aux conséquences de la réforme de la représentativité. Rien de tel côté patronal. La « position commune » d'avril 2008 s'est, en effet, arrêtée aux portes des organisations d'employeurs. Mais le tabou est en train de tomber. Et des dirigeants patronaux ? et non des moindres ? se disent prêts à mettre le sujet sur la table. « Sur la représentativité patronale, je prône l'autosaisine des organisations d'employeurs. Si les contentieux se multiplient, il y a un risque d'intervention du gouvernement », indique ainsi Jean-François Pilliard, le délégué général de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) à « La Tribune ».La montée en puissance de nouveaux acteurs a contribué à cette prise de conscience. En recueillant près de 19 % des voix lors des élections prud'homales de décembre 2008 (contre à peine plus de 11 % en 2002), les employeurs de l'économie sociale ont relancé le débat. Et demandé, non pas à être reconnus comme représentatifs au niveau national, à l'instar du Medef, de la CGPME ou de l'UPA, mais à avoir une place dans les instances paritaires. « Nous cotisons à hauteur de 500 millions d'euros pour la formation professionnelle. Or aucun siège n'est prévu pour nous dans les instances du nouveau fonds de sécurisation des parcours professionnels », regrette Alain Cordesse, président de l'Usgeres, qui vient, après trois ans de procédure, d'obtenir l'agrément d'un accord sur la formation dans le secteur de l'économie sociale.Pour l'instant, le Medef ne montre guère d'enthousiasme à l'idée de partager les mandats patronaux. Récemment, une bataille feutrée a ainsi opposé l'organisation de Laurence Parisot à la CGPME sur la représentation patronale dans les instances régionales de Pôle emploi. nouvelles règlesPour justifier ses réticences à ouvrir le débat sur l'audience dans le patronat, le Medef ne manque pas de mettre en avant un problème technique : les branches étant souvent adhérentes à la fois du Medef et de la CGPME, à qui en attribuer le poids ? Pas simple, effectivement. Mais les nouvelles règles de transparence comptable, qui imposeront de détailler le nombre de mandataires, pourraient, à terme, éclairer le poids des uns et des autres. Agnès Laurent
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