Susanna Camusso, élue à la tête du principal syndicat italien

Il y avait madame la Présidente du patronat italien. Il y aura désormais madame la Secrétaire générale du plus grand syndicat transalpin. Après l'élection en mars 2008 d'Emma Marcegaglia à la tête de la Confindustria, Susanna Camusso vient d'être triomphalement élue pour diriger la CGIL, la plus grosse organisation du pays avec pas moins de 5,7 millions de membres. Âgée de 55 ans, considérée comme une réformiste, elle est la première femme dans l'histoire de cette Confédération fondée en 1906, à occuper ce poste. Après avoir fait toute sa carrière à la CGIL, c'est tout naturellement qu'elle a pris la succession de Guglielmo Epifani. Mais Susanna Camusso hérite d'une organisation confrontée à de nombreux et nouveaux défis. Structurellement, la CGIL est composée majoritairement de retraités (3 millions) et éprouve des difficultés à représenter les plus jeunes ou les précaires. Ce qui constitue un thème de polémiques avec les syndicats plus modérés, CISL et UIL. Alors que ces deux organisations ont approuvé certaines propositions du gouvernement et du patronat, la CGIL de Guglielmo Epifani s'est souvent retrouvée sur la défensive et isolée. La nouvelle secrétaire entend cependant recoudre l'unité syndicale : « C'est essentiel, nous devons reprendre le fil du dialogue ». Et d'ajouter: « Je ne serai pas celle qui dit toujours non ».Camusso joue la modérationAlors que le numéro un de Fiat Sergio Marchionne s'est plaint récemment des archaïsmes du système social italien menaçant indirectement de quitter le pays, Susanna Camusso joue pour l'heure la modération : « je veux discuter avec lui pour comprendre véritablement ce qu'il veut faire en Italie ». La nouvelle secrétaire devra toutefois faire face à une partie de sa base très radicalisée. Réunis autour des métallurgistes de la FIOM-CGIL, ces militants veulent notamment proclamer une grève générale. « Le conflit est un instrument, pas une fin en soi » met-elle en garde. Il n'y a qu'avec le cabinet Berlusconi, qu'elle n'use pas la prudence : « plus il gouverne, plus il créé des ennuis. Plus vite il tombera, mieux ce sera. »Robert Lavéran, à Rome
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