Les industriels interpellent le G20 sur les « terres rares »

Les cours des « terres rares » s'envolent et les industriels commencent à sérieusement s'en inquiéter. « Les dirigeants du G20 doivent travailler de concert afin de trouver des solutions rapides, pragmatiques et durables pour un approvisionnement stable et sûr en terres rares », écrivent dans une lettre adressée au G20 plusieurs organisations patronales. La lettre, datée du 3 novembre, compte 37 signataires allant des Chambres de commerce américaines aux fédérations patronales européennes Business Europe en passant par le japonais Nippon Keidaren.Contrairement à ce que laisse penser leur appellation, « les terres rares » constituent un groupe de métaux assez répandus dans l'écorce terrestre. Ces 17 substances métalliques recensées et découvertes au début du XIXe siècle dans des minerais - d'où le nom de terre - sont essentielles pour les secteurs de l'électronique et de l'automobile, où elles entrent dans la fabrication d'écrans plats, de lasers ou de voitures hybrides. Elles sont également utilisées dans les énergies propres ou la raffinage pétrolier. Situation de monopoleSi ces métaux rares sont présents un peu partout sur terre la production en est extrêmement concentrée. La Chine est assise sur 36 % des réserves mondiales de métaux rares, suivie de l'ex-Union soviétique (22 %), des États-Unis (13 %) et de l'Australie (5 %). Mais la Chine assure à elle seule plus de 95 % de la production mondiale de terres rares soit 120.000 tonnes par an. C'est évidemment cette situation de quasi monopole sur fond de flambée des cours qui inquiètent les industriels. Les prix ont bondi de 69 % depuis mai 2010 et de plus de 300% depuis leur plus bas de 2008. Or, la Chine a commencé à réduire de 5 % à 10 % ses exportations de terres rares depuis 2006 afin de garantir à ses industriels un approvisionnement régulier de ces métaux stratégiques. En septembre 2010, un incident diplomatique entre la Chine et le Japon portant sur l'arraisonnement d'un bateau de pêche chinois avait rapidement dérapé sur le sujet des terres rares, Tokyo accusant Pékin d'avoir décrété un embargo sur ses exportations de terres rares. Les industriels demandent donc au G20 de « renoncer à toute interférence dans la commercialisation nationale et internationale des terres pour des motifs diplomatiques ou de politiques industrielles ». Les industriels suggèrent d'améliorer « la coopération afin de diversifier les sources d'approvisionnement au niveau global. » Avec la flambée des cours, certaines réserves vont devenir commercialement exploitables.
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