Grèce : une majorité affaiblie a adopté le plan d'austérité dans la douleur

Antonis Samaras aura fini par y parvenir. Après une histoire pleine de rebondissements, son gouvernement a réussi à obtenir du Parlement le vote de son plan d\'\'austérité sur lequel la Grèce s\'était engagée vis-à-vis de ses créanciers. Au total, ces mesures comprennent pour 13,5 milliards d\'euros d\'économies supplémentaires.La coalition pro-austérité bat de l\'aileMais l\'adoption ne se sera pas faite sans douleur et il aura fallu se contenter d\'une très courte majorité, 153 voix sur 151 nécessaires, alors que la majorité disposait initialement de 176 députés. De fait, depuis plusieurs semaines, une atmosphère frondeuse régnait au sein de la coalition. Surtout entretenue par une aile gauche qui ne cautionnait pas un nouveau matraquage de la population. Principal noeud de la discorde, des mesures portant sur un nouvel assouplissement du droit du travail, objet d\'un refus catégorique de la part du Dimar, troisièm parti de la coalition, alors que le chômage dans le pays atteint désormais plus de 25% de la population active. Avec ses 16 sièges, le petit parti de gauche aurait pu contribuer à faire pencher la balance du côté du non, comme il menaçait initialement de le faire. Finalement, 15 d\'entre eux se sont abstenus et un seul a voté non. Par ailleurs, 6 députés socialistes ont eux aussi refusé de s\'exprimer et un député conservateur a voté non. Mais c\'est passé.Un ouf de soulagement... en attendant la TroïkaToujours est-il qu\'il était temps, si la Grèce veut un jour voir la couleur des quelque 31,2 milliards d\'euros dont le versement était conditionné par ses créanciers de la Troïka (UE-BCE-FMI) à l\'adoption du plan d\'économies. Somme en attente d\'une entente -  qui semblait impossible entre membres de la coalition -  pour versement depuis le mois de juin. D\'autant plus que sans cet argent avant le 16 novembre, le pays voyait à nouveau le spectre du défaut se profiler. Mais tout n\'est pas encore terminé, même si les choses semblent être mieux engagées qu\'il y a encore quelques jours.  Car Athènes attend toujours l\'aval de la Troïka, qui doit rendre son rapport le 12 novembre prochain.Plus de 70.000 manifestants dans les rues d\'AthènesMais Antonis Samaras, pour qui cela doit tout de même être une épine dans le pied en moins, n\'est pas encore au bout de ses peines. Car il doit aussi composer avec des tensions sociales grandissantes, en plus des craquements dans sa majorité. La nuit dernière, selon la police, plus de 70.000 personnes étaient rassemblées sur la place Syntagma, qui jouxte le Parlement, pour protester contre l\'adoption de ces mesures qui prévoient notamment une réduction des pensions de retraites pouvant atteindre les 25%. Et au deuxième jour d\'une grève générale qui paralyse le pays, la colère monte. Il faut dire que la population a de plus en plus de mal à y croire en voyant les efforts déjà consentis et une dette publique qui continue encore et encore d\'augmenter. Car malgré les multiples plans d\'austérité, la dette publique grecque enfle encore, et devrait atteindre 189% du PIB en 2013.
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