Abandonnée jeudi sans ménagement par la banque bavaroise BayernLB, avec qui elle avait entamé des discussions en vue d'une fusion, la Landesbank de Rhénanie-du-Nord-Westphalie WestLB doit désormais faire face à l'hostilité de la Commission européenne. Vendredi, Bruxelles a estimé que la banque avait gonflé de 3,4 milliards d'euros l'estimation des actifs transférés à sa structure de défaisance cet été. Pour la Commission, c'est une aide d'Etat déguisée et il faut rembourser ou restructurer encore un peu plus. Cette décision a provoqué la fureur à Düsseldorf, siège du gouvernement régional et de WestLB, et à Berlin. Mais pour le commissaire européen à la concurrence, Joaquin Almunia, l'avenir « le plus probable » de la banque réside désormais dans son démembrement. Risque de « dégâts substantiels »Pourtant, WestLB veut vivre. « Nous continuons à chercher des partenaires parmi les Landesbanken et nous éclairerons les questions que se pose Bruxelles », a déclaré ce week-end Dietrich Voigtländer, le président du directoire. Selon lui, une disparition de WestLB causerait des « dégâts substantiels » pour les « salariés, les actionnaires, les clients, l'ensemble du secteur bancaire et aussi pour les contribuables ». Le ministre régional des Finances, Norbert Walter-Borjans, a évalué le coût d'une telle option pour son Land « à plusieurs milliards d'euros ». Il n'est donc pas sûr que Berlin et Düsseldorf acceptent de voir disparaître un établissement dont le bilan s'élevait encore au 30 juin à 250 milliards d'euros. Alors Dietrich Voigtländer entretient l'espoir et croit encore à une fusion avec une autre Landesbank, même si le peu charitable président de BayernLB, Gerd Häusler, a jugé qu'une consolidation du secteur était improbable. Dietrich Voigtländer affirme cependant examiner de « plusieurs options ». Sans doute pourrait-il vendre la banque, mais trouvera-t-il preneur ? Il pourrait alors vendre une activité importante pour faciliter la fusion de la structure restante avec une autre Landesbank. La presse allemande évoque notamment l'intérêt de la Deka Bank, la banque centrale des caisses d'épargne, pour les activités de marchés de WestLB. Reste que le temps presse : l'avenir de la banque doit être scellé avant fin 2011.

latribune.fr

08 Nov 2010, 23:22

Partager :